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09/18/2015
Franz Schubert : Symphonies n° 1 en ré majeur, D. 82, n° 2 en si bémol majeur, D. 125, n° 3 en ré majeur, D. 200 [3], n° 4 en ut mineur, «Tragique», D. 417 [4], et n° 5 en si bémol majeur, D. 485 [5] – Adrast, D. 137: Marche funèbre [6] – Rosamunde, D. 644: Ouverture [7]
Svenska Kammarorkestern, Thomas Dausgaard (direction)
Enregistré dans la salle de concert d’Orebro (mai 2009 [5], janvier 2010 [3], mai 2010 et août 2011 [4], juin 2013 [1, 2, 6, 7]) – 76’39 [1, 2, 6, 7] et 80’58 [3 à 5]
SACD BIS1786 [3 à 5] et BIS1989 [1, 2, 6, 7] – Notices (en anglais, allemand et français) de Horst A. Scholz


 


Franz Schubert : Symphonies n° 2 en si bémol majeur, D. 125, et n° 6 en ut majeur, D. 589
Sinfonieorchester Basel, Dennis Russell Davies (direction)
Enregistré en public à Bâle (3 novembre 2014) – 58’50
Sinfonieorchester Basel SOB07





«Willem Mengelberg conducts Franz Schubert»
Franz Schubert : Symphonies n° 8 en si mineur, «Inachevée», D. 759 [1], et n° 9 en ut majeur, «La Grande», D. 944 [2] – Sonate pour arpeggione en la mineur, D. 821 [3] – Marche militaire n° 1 en ré majeur, D. 733 [4] – Rosamunde, D. 797: Ouverture [5]
Robert Schumann : Concerto pour piano et orchestre en la mineur, opus 54 [6]

Gaspar Cassado (violoncelle) [3], Emil von Sauer (piano) [6], Concertgebouworkest, Willem Mengelberg (direction)
Enregistré le 10 octobre [6], les 12 [3] et 19 décembre [2] 1940, le 27 novembre 1941 [5], le 17 avril [4] et en novembre [1] 1942 – 129’04
Album de deux disques Andromeda ANDRCD 9109





Avec ces deux disques, Thomas Dausgaard boucle son intégrale des Symphonies de Franz Schubert (1797-1828), ConcertoNet ayant déjà rendu compte de son excellent enregistrement de la Sixième (voir ici). A l’issue de leur écoute, force est de constater qu’on a là une intégrale de premier ordre, servie par un Orchestre de chambre de Suède de tout premier plan. Celui-ci se révèle d’une extraordinaire finesse, qui transparaît tout particulièrement dans l’Allegro vivace du premier mouvement de la Première où, dans un tempo très vif, bois et cordes se répondent de façon idéale. Aussi se demande-t-on pourquoi Dausgaard accélère à ce point à partir de 10’23, donnant ainsi une impression de bâclé à un premier mouvement jusque-là de très belle tenue. C’est d’ailleurs un travers qu’on peut lui reprocher en d’autres occasions avec ces effets un peu artificiels dans le troisième mouvement ou à la fin du dernier mouvement de la Deuxième, quelque peu alangui et surtout beaucoup moins élégant que sous la baguette de Claudio Abbado par exemple à la tête d’une formation comparable (l’Orchestre de chambre d’Europe). Dans les deux pièces en complément, l’interprétation est très bien faite, notamment dans cet extrait de l’opéra inachevé de Schubert, Adrast, surtout destinée aux bois et aux cuivres, les cordes n’intervenant qu’en dernière instance.


Au sein du second disque, dans la Troisième Symphonie, Dausgaard s’amuse: l’orchestre pétille, les bois (clarinette dans le premier mouvement, hautbois dans le deuxième...) virevoltent, les cordes s’envolent... On est conquis, retrouvant là la subtilité et l’esprit viennois d’un Carlos Kleiber, pour prendre en considération une des meilleures interprétations qui soient de ce petit bijou symphonique. On regrettera seulement la mollesse qui tend à poindre chez les cordes dans le dernier mouvement. Les remarques formulées précédemment dans son interprétation de la Première peuvent presqu’être reformulées à l’identique dans la Quatrième qui, si elle démarre fort bien (la dextérité des bois, le timbre du basson... sont exemplaires), pâtit d’une accélération finale malvenue, la vivacité du tempo imposé par Dausgaard occasionnant de légers décalages à partir de 3’. La Cinquième, pendant fameux à la Quarantième de Mozart, est bien réalisée, ne serait-ce un deuxième mouvement manquant de naturel et souffrant d’une certaine raideur: on en restera, pour cette symphonie, à Abbado, Végh, Harnoncourt ou, dans une optique quelque peu différente, Maazel.


Dennis Russell Davies poursuit lui aussi une intégrale schubertienne à la tête de l’Orchestre symphonique de Bâle, dont il est le chef titulaire depuis 2009, ayant déjà gravé sous le propre label de l’orchestre les Troisième, Cinquième et Neuvième. Le présent disque, reflet d’un concert donné en novembre 2014, est bien fait et rend honneur à l’Orchestre symphonique de Bâle, dont les sonorités conviennent parfaitement à l’œuvre symphonique de Schubert. La Deuxième bénéficie d’un premier mouvement vigoureux mais d’un deuxième pris trop rapidement, qui lui fait perdre une partie de sa poésie. Si le Menuetto. Allegro vivace se révèle être le moment le plus agréable, on déplorera là aussi la rapidité excessive du dernier mouvement qui manque de finesse et, osons le mot, d’une certaine subtilité. La Sixième offre un résultat global plus convaincant même si Dennis Russell Davies ne transmet guère d’émotion, l’ensemble apparaissant en fin de compte assez lisse en dépit d’une réalisation qui ne souffre guère de reproche. Le premier mouvement bénéficie d’un bel élan mais, sur le même modèle que la Deuxième, le dernier mouvement file de manière excessive (tout juste neuf minutes), l’orchestre offrant une dextérité certes appréciable mais où l’on aurait souhaité davantage de musique...


Après un premier coffret consacré à Dvorák, l’éditeur Andromeda publie un nouveau double disque consacré à Willem Mengelberg (1871-1951), chef emblématique de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, qu’il dirige ici dans plusieurs œuvres de Schubert. Ses défauts bien connus (à commencer par des variations de tempo incessantes et des attaques à la limite de la brutalité) se retrouvent évidemment, à commencer par cette Neuvième publiée déjà chez plusieurs éditeurs (Philips et Iron Needle Records notamment). Les accélérations sont soudaines (dans le premier mouvement à 2’, dans le deuxième à 2’15 avant, au contraire, de brusques ralentis...), l’orchestre n’est pas exempt de quelques reproches (mais, dans le quatrième mouvement, peut-être est-ce dû à une prise de son quelque peu précaire?), le magnifique deuxième mouvement manque de poésie... Bref, seuls les inconditionnels de Mengelberg devraient réellement apprécier. L’Inachevée est mieux conduite et l’ensemble s’écoute avec un certain plaisir même si, là aussi, certaines options sont critiquables. Si la Marche militaire est brusque du début à la fin, l’Ouverture de Rosamonde déborde d’énergie et retient plutôt l’attention (mais, de nouveau, que de variations de tempo, comme ces ralentis assez contestables à 5’20 ou 6’30), la transcription de la fameuse Sonate «Arpeggione» pour violoncelle et orchestre tenant ici davantage de la curiosité que de l’interprétation convaincante. Dans une prise de son de (très) mauvaise qualité, le complément à ce programme schubertien conséquent (le Concerto pour piano de Schumann) permet d’entendre le pianiste et compositeur allemand Emil von Sauer (1862-1942). La belle énergie de l’orchestre (notamment dans le premier mouvement) ne peut pour autant contrebalancer une certaine médiocrité, la raideur de la direction et les timbres de l’orchestre (la prise de son y étant sans nul doute pour beaucoup) rendant en outre l’écoute de l’œuvre assez pénible, le son saturant en maintes occasions. Pour les admirateurs tant du soliste que du chef... Notons enfin l’absence totale d’une quelconque notice d’accompagnement de ce coffret ce qui, dans le cadre d’une réédition, est fort regrettable.


Le site de Thomas Dausgaard
Le site de l’Orchestre de chambre de Suède
Le site de l’Orchestre symphonique de Bâle
Un site consacré à Willem Mengelberg
Un autre site consacré à Willem Mengelberg
Le site de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam


Sébastien Gauthier

 

 

 

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