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06/25/2015
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé – Pavane pour une infante défunte (*)
Groot Omroepkoor, Gijs Leenaars (chef de chœur), Rotterdams Philharmonisch Orkest, Yannick Nézet-Séguin (direction)
Enregistré à la salle de Doelen, Rotterdam (juin 2012 et mars 2014 [*]) – 63’27
SACD hybride Bis 1850 – Notice en anglais, allemand et français


Must de ConcertoNet





Et de deux «Must» pour Nézet-Séguin! On en viendrait presque à s’excuser de donner à nouveau la note maximale (déjà obtenue en janvier dernier avec Poulenc et Saint-Saëns) au phénomène québécois. On peut évidemment s’agacer à l’envi de ses nombreuses couvertures de disques aussi narcissiques que démonstratives, ou encore de sa boulimie s’agissant des postes éminents actuellement occupés, à tout juste quarante ans: chef principal de l’Orchestre Métropolitain de Montréal (depuis 2000) comme de l’Orchestre philharmonique de Rotterdam (depuis 2008), sans parler de son poste de directeur musical de l’Orchestre de Philadelphie (depuis 2012)... Et tout cela sans compter sa passion pour l’enregistrement de disques, partagée entre des éditeurs tout aussi fournis – Deutsche Grammophon, Bis, EMI, Atma Classique, LPO...!


Les différentes gravures consacrées à Bruckner ou Mahler, diversement appréciées (voir ici, ici et ici), n’avaient pas apporté de grande satisfaction. Est-ce à dire que la musique française lui réussit bien? Il est vrai que Nézet-Séguin en revient à ses premières amours, lui qui avait déjà enregistré la Seconde Suite de Daphnis et Chloé pour EMI en 2009, en s’attaquant cette fois au ballet intégral – toujours avec le même Orchestre de Rotterdam, mais cette fois chez Bis.


Les premières mesures charmeuses du lever du soleil donnent le ton, telles une caresse qui prend le temps d’installer une atmosphère songeuse, presque rêveuse. Tout au long de cette «symphonie chorégraphique», le chef québécois émerveille à force de construction de crescendo et decrescendo tous plus envoûtants les uns que les autres. L’art des transitions surprend sans cesse tant Nézet-Séguin paraît en son élément ici, offrant un fondu global dont les ruptures ne tombent pas en des effets de manche faciles. Le geste se fait volontiers alerte et léger dans les parties dansantes, en démontrant notamment de vrais traits d’humour dans la «Danse grotesque», particulièrement outrée.


Assurément une version de référence pour cette œuvre qui passe comme un souffle, tant Nézet-Séguin en saisit habilement toutes les infimes variations. En complément, une Pavane pour une infante défunte tout aussi raffinée, même si le pupitre de cors n’apparaît pas des plus séduisants ici.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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