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06/13/2015
Anton Bruckner : Symphonie n° 3 en ré mineur
London Philharmonic Orchestra, Stanislaw Skrowaczewski (direction)
Enregistré en public au Southbank Centre’s Royal Festival Hall, Londres (14 mars 2014) – 56’35
London Philharmonic LPO 0084 – Notice (en anglais) de Stephen Johnson


 Sélectionné par la rédaction





Anton Bruckner : Symphonie n° 7 en mi majeur
Philharmoniker Hamburg, Simone Young (direction)
Enregistré en public à la Laeiszhalle de Hambourg (29-30 août 2014) – 66’32
SACD OEHMS Classics OC 688 – Notice (en allemand et en anglais) de Michael Lewin





Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 38 «Prague» en ré majeur, K. 504
Anton Bruckner : Symphonie n° 7 en mi majeur

Berliner Philharmoniker, Carl Schuricht (direction)
Enregistré en public au Grosses Festspielhaus, Salzbourg (5 août 1964) – 88’16
Album de deux disques Testament SBT2 1498 (distribué par Socadisc) – Notice (en anglais, allemand et français) de Richard Osborne





Les Symphonies d’Anton Bruckner (1824-1896) continuent de susciter enregistrements et redécouvertes d’archives comme le prouvent encore une fois ces trois nouvelles parutions.


La Troisième est peut-être la moins aimée. Moins lyrique que d’autres, moins oppressante aussi, elle bénéficie là d’une excellente gravure de la part de l’Orchestre philharmonique de Londres, sous la direction de Stanislaw Skrowaczewski (né en 1923), qui nous avait déjà donné une très convaincante Septième. Dès le début du premier mouvement, on est happé par cette pulsation et ces couleurs qui, empruntant souvent des accents wagnériens (notamment à partir de 8’57), permettent à l’orchestre de briller – quels cuivres à compter de 11’20!. C’est certainement dans l’Adagio. Bewegt, quasi Andante que Skrowaczewski est le plus grand: on est véritablement séduit par cette battue, à la fois très libre et très fluide, qui conduit néanmoins avec maestria un discours très bien tenu et dont la cohérence ne fait aucun doute. Après un Scherzo où chaque instrument fuse avec force et finesse, le chef d’origine polonaise, qui a récemment donné cette Troisième à la tête du Philharmonique de Berlin, conclut brillamment avec un très beau Finale. Allegro: une version importante dans la discographie de cette œuvre!


Nouveau volume dans l’intégrale en cours, cette Septième confirme une fois encore l’excellence de l’entreprise signée Simone Young (née en 1961) à la tête d’un excellent Philharmonique de Hambourg. Après notamment de très belles versions de la Première, de la Symphonie d’étude n° 00 et, surtout, de la Sixième, elle s’attaque à la plus célèbre symphonie du maître de Saint-Florian. Son interprétation frappe immédiatement par ses tempi retenus (le deuxième mouvement atteignant presque les 22 minutes) qui lui confèrent une sérénité qu’on n’a que très rarement entendue à ce point. L’Allegro moderato initial est servi par de superbes solistes et des cordes d’une ampleur et d’une cohésion qui hissent le Philharmonique de Hambourg au niveau des plus grands. Le célébrissime Adagio est conduit ici encore avec une grande maîtrise où rien n’est outrancier, ni larmoyant: on perçoit bien sûr cette tristesse mais tout est fait avec une retenue qui mérite d’être soulignée. Même si l’on aurait pu préférer un Scherzo un peu plus violent, et un rien plus rapide, le dernier mouvement conclut de très belle manière une version qui, sans éclipser les monuments gravés au fil des décennies et que chacun reconnaîtra, confirme encore une fois que tout brucknérien doit aujourd’hui compter avec le talent de la chef australienne.


Le concert dirigé par Carl Schuricht (1880-1967) le 5 août 1964 marque la cinquième apparition du grand chef au festival de Salzbourg où il avait débuté à la tête du Philharmonique de Vienne pour deux concerts respectivement donnés les 11 et 14 août 1946. On retrouva ensuite Schuricht, toujours avec Vienne, pour un concert le 14 août 1960, où il dirigea notamment la Trente-huitième Symphonie» de Mozart que l’on peut entendre ici, avant deux autres venues, les 23 août 1961 et 6 août 1965. Les deux présents disques témoignent donc de l’unique concert que Schuricht aura donné au festival à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin – on ne s’étendra par sur leur collaboration, parfaitement décrite dans l’excellente notice de Richard Osborne – dans un programme on ne peut plus traditionnel, puisqu’associant deux compositeurs emblématiques du festival, à savoir Mozart et Bruckner. La Symphonie «Prague» doit être bien sûr écoutée avec des oreilles «neutres», l’évolution interprétative ne permettant plus guère de la jouer de cette manière aujourd’hui. Les mouvements extrêmes sont conduits avec une vélocité et une fluidité de premier ordre, qui contraste étrangement avec un Andante pris très lentement, des micros étant semble-t-il placés un peu trop près des bois (hautbois et basson notamment à 2’55). Cette énergie se retrouve de la plus belle manière dans la Septième Symphonie de Bruckner, œuvre que Schuricht avait déjà gravée avec Berlin en 1938 (un disque Lys permet d’entendre ce témoignage historique) et surtout, car c’est sans doute son enregistrement le plus célèbre, avec l’Orchestre symphonique de la NDR lors d’un concert donné le 4 octobre 1954, paru depuis sous diverses étiquettes (Music & Arts et Tahra notamment). Ici encore, la souplesse de la direction de Schuricht est aisément palpable, notamment dans le premier mouvement à 5’39, les cordes déployant un tapis sonore qui témoigne de l’excellence de l’orchestre. L’Adagio est superbe, les Berlinois déployant un legato légendaire (les cordes à 7’10) dont la tenue insuffle au mouvement une grandeur souveraine. Après un excellent Scherzo (où l’on s’étonnera néanmoins de l’intervention un peu étrange du cor solo à 7’16, peut-être la conséquence d’un micro mal placé là aussi) pris à une allure idéale, Schuricht instaurant un ostinato des plus inquiétants, l’orchestre conclut la symphonie de façon grandiose, apportant brillamment une nouvelle pierre à l’édifice déjà conséquent de la discographie de la Septième.


Le site de Stanisław Skrowaczewski
Le site de l’Orchestre philharmonique de Londres
Le site de Simone Young
Le site de l’Orchestre philharmonique de Hambourg


Sébastien Gauthier

 

 

 

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