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04/29/2015
Johann Sebastian Bach : Concertos pour clavier BWV 1054 [1], BWV 1055 [2], BWV 1056 [3] et BWV 1058 [4] – Concertos pour deux claviers BWV 1061 [5] et BWV 1062 [6] – Concertos pour trois claviers BWV 1063 [7] et BWV 1064 [8] – Concerto pour quatre claviers, BWV 1065 (deux versions) [9, 10]
Improvisations [11]
Nicholas Angelich [10], Martha Argerich [9, 10], Frank Braley [5, 7], Khatia Buniatishvili [6], Gvantsa Buniatishvili [6], Michel Dalberto [7], David Fray [5], Nelson Goerner [2, 10], David Kadouch [7], Stephen Kovacevich [3], Dong-Hyek Lim [4, 8, 9], Gabriela Montero [10], Akane Sakai [8, 10], Mauricio Vallina [8, 9], Lilya Zilberstein [1, 9] (piano), Orchestre de chambre de Lausanne, Andy Sommer (réalisation)
Enregistré en public à Paris (21 [2, 3, 6, 7, 11] et 22 octobre 2013 [1, 4, 5, 8, 10, 11]) – 175’
Album de deux DVD BelAir Classiques BAC115 (distribué par Harmonia mundi) – Son: PCM Stéréo/5.1. Dolby Digital – Vidéo: 2 DVD 9 NTSC/16:9 – Region Code: 0
La parution de ces deux DVD, reflets de deux concerts donnés en octobre 2013 salle Pleyel avec l’Orchestre de chambre de Lausanne, était très attendue. Martha Argerich avait réuni tout ce que la jeune (et moins jeune pour certains) génération du piano international compte de meilleur pour donner au piano l’intégrale des Concertos pour claviers de Jean-Sébastien Bach, se réservant de jouer à deux reprises, et avec des partenaires différents, le très spectaculaire Concerto pour quatre claviers BWV 1065, transcription par Bach d’un concerto pour quatre violons d’Antonio Vivaldi. Elle l’avait déjà joué au concert «Piano Extravaganza» pour le dixième anniversaire du festival de Verbier en 2003, avec rien moins qu’Evguéni Kissin, James Levine et Mikhaïl Pletnev (RCA). Entre les deux versions de 2013, on sera bien en peine de faire une différence; tout au plus pourra-t-on préférer l’équipe comportant Nicholas Angelich, Akane Sakai et Nelson Goerner, plus grave, à celle plus fraîche et spontanée comportant Lilya Zilberstein, Mauricio Vallina et Dong-Hyek Lim.
Tout n’est pas superlatif dans cet ensemble mais il est tout à fait passionnant de pouvoir entendre ces œuvres réunies, auxquelles le film apporte la part visuelle qui est ici énorme, avec l’excellent ensemble lausannois. On placera en premier bien sûr les deux versions du Concerto pour quatre claviers puis le Concerto pour trois claviers BWV 1063 joué avec une concentration exemplaire par Michel Dalberto, Franck Braley et David Kadouch, un véritable trio d’as. Lilya Zilberstein est inouïe de musicalité et de sonorité dans le Concerto en ré BWV 1054 et on a beaucoup apprécié dans le BWV 1058 la sûreté et à la fraîcheur du jeu du jeune pianiste coréen Dong-Hyek Lim, primé aux concours Chopin de Varsovie et Tchaïkovski de Moscou, un nouveau venu dans la nébuleuse argerichienne.
On avoue ne pas être très sensible à l’intérêt des improvisations qui reviennent à deux reprises dans chaque concert sous les doigts de Gabriela Montero, même si on sent derrière chacune d’elle une volonté de rester dans la rhétorique de la musique de Bach. Une autre réserve pour le Concerto BWV 1061 pour deux claviers malgré une belle participation de Frank Braley, hélas ruinée par les mimiques pseudo-gouldiennes de David Fray et par les manières pianistiques qui vont avec. On attendait plus de rigueur de la part de Stephen Kovacevich dans le célèbre Concerto en fa mineur BWV 1056. Nelson Goerner à qui est dévolu celui en la majeur BWV 1055 est plus intéressant en groupe qu’en soliste.
L’Orchestre de chambre de Lausanne donne à ce programme très particulier une très belle unité avec d’excellentes individualités instrumentales et une magnifique cohésion d’ensemble. La réalisation d’Andy Sommer aux prises de vues très variées achève de rendre passionnants ces deux DVD.
Olivier Brunel
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