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04/06/2015 Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor Ludovic Tézier (Enrico Ashton), Diana Damrau (Lucia), Joseph Calleja (Edgardo di Ravenswood), David Lee (Arturo Bucklaw), Nicolas Testé (Raimondo Bidevent), Marie McLaughlin (Alisa), Andrew Lepri Meyer (Normanno), Sascha Reckert (Harmonica de verre), Münchener Opernchor, Andreas Herrmann (chef des chœurs), Münchener Opernorchester, Jesús López-Cobos (direction)
Enregistré en public et studio à la Philharmonie im Gasteig, Munich (1er-10 juillet 2013) – 136’57
Album de deux disques Erato 082564619018 – Notice (en allemand, anglais et français) de Stephen Jay-Taylor
Rien d’étonnant à voir réunies une kyrielle de stars à Munich. La capitale bavaroise accueillait à l’été 2013 une série de versions de concert de l’opera seria le plus fameux de Donizetti, Lucia di Lammermoor. Un événement capté sur le vif, auquel la firme Erato a ajouté – dans le même temps – une séance d’enregistrement supplémentaire en studio. Une précaution nécessaire pour Diana Damrau, incandescente Lucia, qui impressionne à force d’intentions et de contrastes dans son interprétation, mais dont l’aigu un rien forcé marque quelques duretés dans les brusques passages de registres imposés par la partition. Des défaillances imparfaitement corrigées par le disque – même s’il faut souligner l’excellence de la prise de son.
Aux côtés du rôle-titre, les partenaires masculins se montrent plus mesurés dans l’impact théâtral. Joseph Calleja impose son timbre de miel au bénéfice d’une éloquence et d’une projection jamais mises en défaut. A peine souhaiterait-on une assise plus affirmée dans les graves. Aucun problème de ce côté-là pour l’Enrico de luxe de Ludovic Tézier, toujours impeccable de souplesse et d’une noblesse de phrasés désarmante. Nicolas Testé fait valoir son timbre chaleureux et sa ligne de chant parfaitement maîtrisée, tandis que les seconds rôles en présence se montrent tous parfaits, en particulier un superlatif Andrew Lepri Meyer (Normanno).
La direction enlevée du toujours impeccable Jesús López-Cobos marque par son dramatisme, bien soutenue par un chœur remarquable de précision et d’homogénéité. Mais l’une des principales nouveautés de ce disque réside dans l’ajout d’une cadence pour harmonica de verre – transposition d’une cadence pour flûte de plus de deux minutes incluse en 1888 par Mathilde Marchesi. Une curiosité plus qu’un réel atout, cet ajout rendant à l’œuvre l’intention originelle de Donizetti, qui avait du y renoncer faute de pouvoir payer un instrumentiste supplémentaire.
Florent Coudeyrat
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