Back
03/31/2015 Emmerich Kálmán: Die Csárdásfürstin Vera Schoenenberg (Sylva Varescu), Ferdinand von Bothmer (Edwin Ronald), Kerstin Grotrian (Komtesse Stasi), Markus Werba (Graf Boni Káncsiánu), Harald Serafin (Leopold Fürst von und zu Lippert-Weylersheim), Mirjana Irosch (Anhilte), Frigyes Harsányi (Feri von Kerekes), Michael Gampe (Obersleutnant Rohnsdorff), Lili Gessler, Janina Goy (Mädis), Gottfried Falkenstein (Notar Kiss), Karl Hoess (Haushofmeister), Lajos Padar (Zigeunerprimas), Ballett und Statisterie der Seefestspiele Mörbisch, Chor der Seefestspiele Mörbisch, Bernhard Schneider (chef de chœur), Festival Orchester Mörbisch, Rudolf Bibl (direction musicale), Helmuth Lohner (mise en scène), Rolf Langenfass (décors et costumes), Giorgio Madia (chorégraphie), Friedrich Rom (lumières)
Enregistré en public à Mörbisch (2002) – 132’
VideoLand Klassik VLMD009 – Sous-titres en anglais, français et italien
Sélectionné par la rédaction
Des riches archives du festival d’opérette (Seefestspiele) de Mörbisch voici encore une perle qu’est Princesse Czardas d’Emmerich Kálmán (1882-1953). Le compositeur hongrois et ses librettistes Leo Stein et Béla Jenbach s’en sont donné à cœur joie pour exalter, en une intrigue très simple convoquant toutes les situations cocasses et tirées par les cheveux qui sont d’usage, la rivalité culturelle et mondaine entre Vienne et Budapest à la veille du premier conflit mondial. La mise en scène de Helmuth Lohner insiste, avec un prologue qui se situe à la bataille d’Isonzo, sur la danse sur le volcan de ces personnages d’opérette dont la fin séparera ceux qui partent en exil en Amérique et ceux qui restent pour tenter de sauver l’Empire.
De ce spectacle de 2002, on pourra déplorer que la chorégraphie soit un peu sommaire – elle est devenue beaucoup plus sophistiquée, parfois trop quasi hollywoodienne, dans des spectacles plus récents. Musicalement si la direction du professeur Rudolf Bibl (qui a aussi signé la réalisation musicale de la partition utilisée) est irréprochable, on peut déplorer que les rôles féminins ne soient pas toujours à la hauteur. L’héroïne Sylva Varescu, une chanteuse de revue hongroise, trouve en Vera Schoenenberg une interprète de charme mais insuffisante vocalement. De même la comtesse Stasi de Kerstin Grotrian est de trop petit format vocal malgré la sonorisation. Seule la princesse Anhilte a la truculence et la vulgarité vocale requises pour ce rôle burlesque. Chez les hommes on est au meilleur niveau avec, honneur à l’intendant, le formidable Harald Serafin, dans le rôle parlé mais aussi dansé et très bien joué du prince Leopold von und zu Lippert-Weylersheim, un vrai prince d’opérette à qui il donne toute la dimension et les énièmes degrés d’usage. Son fils, héros du scandale mondain qu’est le nœud de l’action, le ténor Ferdinand von Bothmer, se tire sans grand charme vocal mais avec beaucoup d’abattage de ce rôle difficile. Mais la palme du chant va au tout jeune baryton autrichien Markus Werba qui fait aujourd’hui une belle carrière à l’opéra, et qui est là dans ses débuts absolus: charme vocal, présence étincelante et quels style et musicalité!
Un très bon cru 2002 à saluer et qui ne dépare pas une vidéographie plutôt réduite, les alternatives étant l’enregistrement Unitel avec Anna Moffo et René Kollo, supérieur vocalement mais sentant un peu trop le studio, et l’adaptation cinématographique allemande (2007) de Georg Jacoby avec Marika Rökk.
Olivier Brunel
|