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03/23/2015 Franz Lehár : Der Graf von Luxemburg Michael Suttner (René Graf von Luxemburg), Gesa Hoppe (Angèle Didier), Harald Serafin (Fürst Basil Basilowitch), Marika Lichter (Gräfin Stasa Kokozow), Marko Kathol (Armand Brissard), Anja-Nina Bahrmann (Juliette Vermont), Stephan Paryla (Sergej Mentschikoff), Franz Lietner (Pawel von Pawlowitch), Johannes Beck (Pélégrin, Standesbeamter), Peter Leutgöb (Manager des Grand Hotel), Wilhelm Griessler, Andrea Karaba, Michael Koller, Michael Stark, Sabine Zlamala (Kunstlerfreunde), Ballett der Seefestspiele Mörbisch, Chor der Seefestspiele Mörbisch, Bernhard Schneider (chef de chœur), Festival Orchester Mörbisch, Rudolf Bibl (direction musicale), Dietmar Pflegerl (mise en scène), Rolf Langenfass (décors et costumes), Friedrich Rom (lumières), Giorgio Madia (chorégraphie), Claus Viller (réalisation)
Enregistré en public à la Bauernkapelle, St. Georgen (2006) – 146’
VideoLand Klassik VLMD013 – Notice en allemand, anglais, français, italien et chinois – Sous-titres en anglais, français, italien et espagnol
Sélectionné par la rédaction
Voici, venant des archives de l’excellent festival d’opérette viennoise de Mörbisch, une œuvre de Lehár moins célèbre aujourd’hui que La Veuve joyeuse mais qui fut dès sa création en 1909 un immense succès international. Le Comte de Luxembourg brocarde gentiment, sur fond du Paris bohème de l’époque, l’aristocratie européenne. Un prince russe richissime, un comte luxembourgeois de fantaisie et fauché, une comtesse russe et une chanteuse d’opéra (ici transformée en chanteuse du Moulin Rouge) sont les héros d’une intrigue matrimoniale et financière très gentiment tirée par les cheveux. On n’est pas très loin de la recette qui fit la réussite de La Veuve joyeuse quatre ans plus tôt. Scènes de carnaval, revue au Moulin Rouge et réception dans un grand hôtel parisien sont le prétexte à des numéros dansés hauts en couleur pour chaque acte et la grande scène sur le lac Neusiedlersee est utilisée de façon optimale. Mais toujours avec un pied à Broadway et des clins d’œil au cinéma américain.
On n’y flaire pas le parfum authentiquement viennois de la version de référence, un film de 1972 publié par Arthaus avec Eberhard Wächter, Lilian Sukis et Erich Kunz. La réalisation de Rudolf Bibl et Susanne F. Wolf pour ces représentations interpole des airs empruntés à d’autres œuvres de Lehár: Peter und Paul im Scharaffenland, Giuditta et Eva. Mais ne boudons pas notre plaisir, la mise en scène de Dietmar Pflegerl de 2006 est parfaitement réglée, la chorégraphie de Giorgio Madia impeccable et efficace et les décors et costumes de Rolf Langenfass nous entraînent avec bonheur dans un Paris de fantaisie parfaitement crédible.
On sait que Harald Serafin, le directeur du festival de l’époque, aimait à se distribuer dans les rôles parlés qui sont légion dans l’opérette viennoise. Ici il se talle la part du lion avec celui du prince Basil Basilowitsch, qui comporte beaucoup de couplets chantés et de danse. Il le tient avec maestria, classe et humour. La distribution est tout à fait parfaite avec dans le rôle-titre l’excellent Michael Suttner, qui se tire de tous les pièges – le rôle n’a pas les difficultés des opérettes écrites plus tard pour Tauber – et joue avec un naturel confondant; Gesa Hoppe est magnifique dans celui d’Angèle et tous les rôles secondaires sont parfaitement tenus, avec une mention particulière pour l’inénarrable comtesse Stasa Kokozow de Marika Lichter. Rudolf Bibl dirige tout ce monde avec beaucoup d’entrain et le spectacle est une réussite absolue, garante de deux grandes heures de bonne humeur.
Olivier Brunel
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