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03/21/2015
The Orchestra: Claudio Abbado and the musiciens of the Orchestra Mozart
Helmut Failoni et Francesco Merini (réalisation)
2014 – 60’
EuroArts Blu-ray 2060734 (ou DVD 2060738) – Son PCM Stereo – Format NTSC 4:3 – Region Code 0 – Notice (en anglais, allemand, français et italien) de Corina Kolbe
Voici un documentaire et une histoire qui commencent et finissent dans la même ville italienne: Bologne. Car, dès les premières images, ce sont les toits de «Bologne la rouge» qui apparaissent avec la voix de Claudio Abbado qui, depuis son appartement, nous désigne ces clochers et ces toits reconnaissables entre tous...
Ce documentaire, tourné au cours des années 2012 et 2013, est un très beau et très sensible portrait d’un orchestre qui, malheureusement, a suspendu ses activités depuis le décès d’Abbado, le 20 janvier 2014. Divisé en plusieurs parties («Le Chef: Claudio Abbado», «Les Musiciens», «La Vie privée»...), ce film, réalisé notamment à la faveur de plusieurs concerts donnés par l’orchestre à travers toute l’Europe (Madrid, Palerme, Vienne, Lucerne...), nous présente un ensemble de jeunes musiciens venus des quatre coins du monde pour jouer de la musique ensemble autour d’un homme, Abbado, qui s’impose comme le mentor de l’orchestre. Heureusement, et contrairement à ce que les premiers mots peuvent laisser entendre, ce film n’est pas une hagiographie du chef italien; certes, tous en parlent avec émotion et disent combien ils aiment jouer sous sa direction mais on voit très peu le chef et on ne l’entend guère; il apparaît surtout en fin de compte que cet orchestre est avant tout un groupe d’amis unis par une même complicité et un même amour de la musique.
La partie consacrée aux musiciens est certainement la plus belle. Quoi de commun en effet entre le contrebassiste Johane Gonzalez, dont la jeunesse aurait pu le conduire à la délinquance (il en a d’ailleurs été un, comme il le raconte avec humour et sensibilité!) et aux trafics en tous genres dans les favelas de sa ville au Venezuela, et le tout aussi juvénile hautboïste Luca Macías Navarro, qui a été mis à cet instrument par son père qui venait d’entendre le mouvement lent du Concerto pour hautbois de Marcello dans le film Adieu à Venise? Quoi de commun également entre la belle et rayonnante violoniste Federica Vignoni et l’expérimenté Alois Posch, connu pour avoir été le contrebassiste solo des Wiener Philharmoniker pendant trois décennies? On aurait aimé les entendre davantage les uns et les autres, les écouter nous dire plus en détail la manière dont ils sont arrivés dans cet orchestre, la façon dont les différentes cultures parviennent à se marier, s’ils envisagent cette formation comme une étape ou un aboutissement...
La relative brièveté du documentaire (moins d’une heure) nous en empêche, et c’est bien dommage car, là aussi, on aurait souhaité que Claudio Abbado nous dévoile les raisons qui l’ont poussé à débuter cette aventure (même si la notice du Blu-ray fournit quelques indications sur ce sujet) dont le premier concert eut lieu le 4 novembre 2004 en l’auditorium Manzoni, à Bologne. Un beau portrait donc, mais frustrant à plus d’un titre; une belle aventure aussi, dont on ne peut que souhaiter qu’elle se poursuive pendant de longues années encore.
Le site de l’Orchestre Mozart de Bologne
Sébastien Gauthier
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