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03/03/2015
«The French Collection»
Jules Massenet: Werther: «Toute mon âme est là! Pourquoi me réveiller» – Le Cid: «Ah! Tout est bien fini! O Souverain, ô juge, ô père» – Manon: «Toi! Vous! Oui, c’est moi... N’est-ce plus ma main»
Hector Berlioz: La Damnation de Faust, opus 24: «Merci, doux crépuscule!»
Béatrice et Bénédict: «Ah! Je vais l’aimer»
Giuseppe Verdi: Don Carlos: «Fontainebleau! Forêt immense et solitaire! Je l’ai vue, et dans son sourire»
François-Adrien Boieldieu: La Dame blanche: «Maintenant, observons... Viens, gentille dame»
Gaetano Donizetti: La Favorite: «Ange si pur» – Dom Sébastien, Roi de Portugal: «Seul sur la terre... Ange céleste»
Charles Gounod: Roméo et Juliette: «L’amour! L’amour!... Ah! Lève-toi, soleil!» – Faust: «Salut! Demeure chaste et pure»
Georges Bizet: Carmen: «La fleur que tu m’avais jetée»
Piotr Beczala (ténor), Diana Damrau (soprano), Orchestre de l’Opéra national de Lyon, Alain Altinoglu (direction)
Deutsche Grammophon 479 4101
Le ténor polonais Piotr Beczala est l’actuel Faust et le futur Werther de l’Opéra de Paris. Son choix d’airs d’opéras français tombe à pic! Choix éclectique, allant des grands classiques, comme Don José de Carmen, à de relatives raretés, comme Georges de La Dame blanche, Bénédict de Berlioz, Rodrigue du Cid de Massenet, et même une rareté qu’est l’air de Dom Sébastien, roi de Portugal de Donizetti, et en prime le duo Des Grieux-Manon avec Diana Damrau.
Le magnétisme scénique que dégage Beczala ne passe pas toujours dans cet enregistrement de studio très bien réalisé et suprêmement accompagné par Alain Altinoglu à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon. Les qualités de diction, d’articulation, de projection, d’émission, et le soin apporté aux nuances sont indéniables. Le timbre est clair mais un peu trop uniformément le même d’un air à l’autre. Le style est le plus souvent très soigné et il triomphe des embuches techniques de chaque rôle.
Deux réserves cependant: une propension à appuyer les notes aiguës et une certaine placidité dans des airs que l’on aimerait plus passionnés comme «Ah! Lève-toi, soleil» de Roméo (Gounod) et même l’air de la Fleur de Don José (Carmen). Mais l’air de Faust «Salut! Demeure chaste et pure» est parfaitement mené, «Viens, gentille dame» de La Dame blanche de Boieldieu montre une belle virtuosité et «Merci, doux crépuscule» de La Damnation de Faust de Berlioz est un modèle d’élégance. L’air de Fontainebleau du Don Carlos de Verdi en français est irréprochable et l’air «Ange si pur» de Fernand de La Favorite (Donizetti) irrésistible.
Le duo de la Manon de Massenet avec Diana Damrau, qui soudain met un peu de drame dans cet ensemble un peu trop calme, couronne parfaitement un récital très honorable, un peu uniforme cependant, mais augurant d’une belle carrière dans l’opéra français. Ajoutons pour finir que s’il existe un prix pour la pochette la plus laide de l’année, ce CD peut y prétendre haut la main.
Olivier Brunel
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