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11/15/2014 Serge Prokofiev : Roméo et Juliette, opus 64: Suite pour deux pianos (transcription: Ancelle) – Cendrillon, opus 87: Suite pour deux pianos (transcription: Pletnev) Ludmila Berlinskaia, Arthur Ancelle (piano)
Enregistré à Moscou (décembre 2013) – 70’24
Melodia MEL CD 10 02207 – Notice de présentation en français, anglais et russe
Scellé en 2011, l’attachant duo formé par Ludmila Berlinskaia (née en 1960) et Arthur Ancelle (né en 1981) mène la danse dans deux ballets de Prokofiev. Parue en 2014, la première de ces transcriptions pour deux pianos – celle de Roméo et Juliette (1936) – est signée par Arthur Ancelle lui-même. Une transcription réussie mais pas toujours pleinement probante, par exemple dans «Juliette jeune fille» (un peu maltraitée par une surenchère de vélocité). Le résultat demeure cependant à la fois éloquent («La Mort de Tybalt» – davantage que «Montaigu et Capulet») et ludique (comme dans «Scène», dans «La Querelle», ou encore dans ces mains qui tapent le bois du piano pour accompagner «Les Masques»). Il culmine dans un «Dernier adieu de Roméo et Juliette avant leur séparation» et une «Mort de Juliette» plutôt bien ficelés. Si l’interprétation pourrait brûler d’une passion plus ardente encore – et éviter certains excès de brutalité –, le panache et la concentration sont constants, plus d’une demi-heure durant.
Dédiée à Martha Argerich, la transcription (2002) de Mikhaïl Pletnev pour Cendrillon (1944) vieillit bien – notamment son «Finale» toujours aussi ravageur. Cette nouvelle interprétation en démontre toutes les qualités de théâtralité et de cohérence formelle. Le duo franco-russe s’y plonge avec enthousiasme et autorité – dans le déchaînement de «La Querelle», la rage de «Galop», la flamme de «Gavotte» et même l’ivresse de «La Valse de Cendrillon». Ludmila Berlinskaia et Arthur Ancelle signent là un bien beau disque, qui n’égale toutefois pas la formidable réussite de leur album Tchaïkovski.
Le site du duo Berlinskaia/Ancelle
Gilles d’Heyres
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