|
Back
10/11/2014 Johann Sebastian Bach : Das wohltemperierte Klavier: Teil I, BWV 846 à 869 Pierre-Laurent Aimard (piano)
Enregistré à la Funkhaus Berlin Nalepastrasse (mars 2014) – 112’35
Double album Deutsche Grammophon 479 2784 – Notice de présentation en français, allemand et anglais
Alors que L’Art de la fugue de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) enregistré par Pierre-Laurent Aimard (né en 1957) avait semblé constituer un modèle d’équilibre entre «clarté de la conception et sens dramatique», le Premier Livre du Clavier bien tempéré (1722) est un mystère de froideur placide.
Un piano auquel il est difficile de s’attacher tant l’exactitude du toucher et la rigueur du geste se combinent à une unité de ton assez vite lassante et à une objectivité qui vire par moments à l’indifférence. On connaît évidemment le degré d’exigence et de sérieux de l’artiste français pour savoir à quel point ce piano procède d’une démarche réfléchie, assumée – et assise sur une partition appréhendée avec méticulosité et authenticité. Mais les emballements et les abysses, les envolées comme les arrêts sur image, sont tous empreints d’une tempérance telle qu’ils paraissent comme désireux d’effacer toute trace de lyrisme, de mystère et de métaphysique. A force d’éclairer la partition d’une lumière trop nette, le jeu en devient anonyme.
Un clavier trop bien tempéré (ou plutôt bien trop tempéré), en somme, pour s’imposer dans une discographie où l’esthétique d’un Sviatoslav Richter, l’éthique d’un András Schiff – et même l’extravagance d’un Glenn Gould – retiennent autrement l’oreille et le cœur.
Le site de Pierre-Laurent Aimard
Gilles d’Heyres
|
|
|
Copyright ©ConcertoNet.com