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06/01/1999

Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon en ré majeur op.61
Felix Mendelssohn : *Concerto pour violon en mi mineur op. 64
Yehudi Menuhin (violon), Philharmonia Orchestra, *Berlin Philharmonicher, Wilhelm Furtwängler (direction)
EMI " Great Recordings of the Century " 7243 5 66975 2 2

Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon en ré majeur op. 61
Felix Mendelssohn : Concerto pour violon en mi mineur op.64
Jascha Heifetz (violon), Boston Symphony Orchestra, Charles Munch (direction)
RCA " Living Stereo " 09026 68980 2

Menuhin et Heifetz, voilà deux des grands maîtres incontestés du violon de ce siècle. Le hasard des rééditons discographiques nous donne l'occasion de comparer le style des deux musiciens dans deux des plus beaux concerto du répertoire, à savoir l'opus suprême, celui de Beethoven, et son pendant habituel, le magique concerto de Mendelssohn. On peut également comparer l'art très différent de deux grands chefs : Munch et Furwängler. Bien que l'on soit dans les deux cas au plus haut niveau, on dois avouer que notre préférence va à la version Menuhin/Furtwängler. Le violon de Heifetz est, en un sens, plus pur, plus simple, mais celui de Menuhin est beaucoup plus habité, plus intérieur, et d'un son plus charnu. Les versions de Heifetz sont ainsi plus solaires, plus directes, plus gaies dans les mouvements rapides que celles de Menuhin, qui sont, en retour, plus spirituelles et plus structurelles. Et si la musique de Beethoven plane de toute façon très haut, Menuhin arrive à la rendre non seulement intense, mais aussi poignante. Menuhin joue tous les mouvements plus lentement que Heifetz. Furtwängler partage la vision du soliste, avec un accompagnement très legato, jouant très peu sur des effets rythmiques, contrairement à Munch, plus sec et plus violent - même s'il sait être très doux et intérieur dans le second mouvement. La relation entre Heifetz et Munch semble plutôt de l'ordre de la complémentarité, tandis que celle de Menuhin et de Furtwängler est de l'ordre de la fusion. Les deux manières de faire fonctionnent cependant aussi bien dans les deux cas. Les versions de Heifetz, datant de 1955 et 1959, sont enregistrées en stéréo, mais celles de Menuhin, datant de 1953 et 1952, sont enregistrées dans un très beau mono, tout aussi confortable. Devant un tel niveau d'exécution et d'intensité musicale, on en est réduit à une affaire de goût, voire d'humeur. On pourra parfois trouver que Menuhin et Furtwängler en font trop, qu'ils pourraient par exemple être plus lumineux dans le rondo du Concerto de Beethoven, et d'autres fois, penser que Heifetz et Munch n'en font dans l'ensemble pas assez. Quelque part, l'approche de Menuhin reste cependant plus caractérisée, et donc plus rare.

Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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