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06/01/1999
Johannes Brahms : Sonates pour alto et piano op. 120 n°1 et 2, Zwei Gesänge op. 91*
Yuri Bashmet (Alto), Mikhail Muntian (piano), *Larissa Diadkhova (contralto)
RCA Red Seal 09026 63293 2

Ce qui frappe immédiatement à l'écoute de ce disque, c'est le refus de l'extériorisation du romantisme des deux partenaires. La vision des deux sonates est très intérieure et très intimiste. Elle est ainsi très sombre. Bashmet joue avec un son très direct, fin et peu vibré. Avec peu de résonance, et un refus des emportements et une atténuation des contrastes dynamiques. Pas exactement ce que l'on appelle un jeu chaleureux, et encore moins narcissique ou flatteur. Et tout cela, évidemment, toujours avec sa sonorité magnifique et une énorme intensité musicale. Muntian lui donne la pareille en jouant avec peu de pédale et de puissance - alors que ce serait la pente naturelle dans ces pièces, étant donné leur écriture en accords et arpèges. L'entente des deux musiciens est vraiment impressionnante. C'est très engagé, mais ils refusent de se laisser prendre dans les longues phrases, souvent jouées comme des successions de vagues, comme ils refusent tout balancement un peu dansant. Le troisième mouvement de la première sonate, pris à un tempo très lent, est caractéristique de leur approche. En un sens, les sonates sont tirées vers le style classique, ce qui les rend d'une noirceur émotionnelle qui tranche complètement avec la version originale avec clarinette. On peut difficilement ne pas être touché. Mais c'est une émotion un peu suffocante, qui nous tire vers une chute que l'on n'est pas toujours prêt à accepter. Très singulière, cette très belle version mérite d'être connue. Comme pour nous achever, les deux Lieder op. 91 avec alto sont d'une beauté de réalisation et d'une efficacité émotionnelle totale. L'" âme russe " s'y connaît en matière de mort. On déconseille donc de les écouter les jours de déprime.


Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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