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06/04/2014 «L’Amour»
Airs de La Dame blanche, La Jolie Fille de Perth, La Favorite, Les Troyens, Le Postillon de Longjumeau, Lakmé, Werther, Mignon, La Belle Hélène et Roméo et Juliette Juan Diego Flórez (ténor), Sergey Artamonov (basse), Orchestra e Coro del Teatro Comunale di Bologna, Roberto Abbado (direction)
Enregistré au Théâtre Manzoni, Bologne (juillet 2013) – 64’15
Decca 478 594 8 (distribué par Universal)
Sélectionné par la rédaction
Ne vous fiez pas à la pochette et au titre: le contenu procure beaucoup de plaisir. Juan Diego Flórez enregistre pour la première fois un récital d’airs d’opéras français du XIXe siècle. Bien agencé, le programme retient des extraits d’œuvres pour la plupart solidement ancrées dans le répertoire courant mais le chanteur a eu l’excellente idée de sélectionner quelques titres qui devraient figurer plus souvent à l’affiche comme La Jolie Fille de Perth et Le Postillon de Longjumeau. Néanmoins, comme le disque dure 64 minutes, il y aurait encore eu de la place pour ajouter un air ou deux.
Le ténor péruvien, qui compte parmi les plus exceptionnels de sa génération, évolue dans cette musique avec le plus parfait naturel. La prononciation laisse transparaître un léger accent qui s’avère toutefois plein de charme. Le chanteur, qui possède un timbre somptueux, adopte à chaque fois le ton juste grâce à une large palette d’expressions dans laquelle il puise à bon escient. La maîtrise de la vocalité est exceptionnelle: la somptuosité du legato, le contrôle du vibrato, la maitrise du souffle, la netteté de l’émission, la justesse des inflexions suscitent l’admiration. La voix, d’une grande agilité, reste belle sur toute la tessiture de ce ténor léger qui obtient des aigus percutants et précis et ne s’autorise aucune faute de goût. Dirigé par Roberto Abbado, l’Orchestre du Théâtre communal de Bologne apporte une réelle plus-value à ce disque. Les bois, remarquables, s’allient harmonieusement avec les cordes, unies, souples et scintillantes.
Dépourvue d’informations sur l’interprète, la notice comporte quelques coquilles typographiques («Melihac»), orthographiques et au moins une erreur de date (Le Postillon de Longjumeau daté de... 1936): une négligence un peu regrettable pour ce récital de haute tenue.
Le site de Juan Diego Flórez
Sébastien Foucart
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