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06/01/1999 Beethoven : 32 variations en do mineur ; Chopin : 3 études ; Debussy : Children’s Corner ; Gershwin : 13 Songs (transcrites pour piano par l’auteur) ; Liszt : Concerto pour piano n°1*, La Campanella, Etude transcendante n°10, Rhapsodie hongroise n°13, Totentanz** ; Rachmaninoff : Variations sur un thème de Corelli ; Schubert : Wanderer-Fantasie André Watts (piano) * New York Philarmonic, dir. Leonard Bernstein ; ** London Symphony Orchestra, dir. Erich Leinsdorf
Philips 456 985-2 (Collection " Grands pianistes du XXe siècle ") André Watts n’est pas très connu de ce côté de l’Atlantique, bien qu’il soit apparemment très médiatique aux Etats-Unis. C’est un pianiste étonnant, féru de virtuosité. On ne peut pas dire que son toucher soit fascinant. Et en termes de doigts, on connaît également mieux (Kissin, par exemple). Watts n’est pas un très grand pianiste, ce qui ne l’empêche pas d’être un pianiste intéressant. Il a en effet une manière très personnelle d’habiter ses interprétations par le rythme, et par son goût du risque. Avec lui, ça passe ou ça casse. Ça passe. Les trois études de Chopin (dont les deux pour les arpèges) sont étonnantes de vélocité, mais aussi de musicalité. Son Debussy est moins convaincant, faute d’un toucher plus soyeux. Ses Variations sur un thème de Corelli sont véritablement habitées. On n’en dira pas autant de sa Wanderer-fantasie et du concerto de Liszt, dans lesquels Watts fait montre d’une virtuosité trop souvent dépourvue de lyrisme et de poésie. Watts reste cependant intéressant par son approche pointilliste des oeuvres, qui se caractérisent par un usage très parcimonieux de la pédale et un attachement au détail - qui présentent les oeuvres sous un jour original. Caractérisé par une prégnance du medium et une sonorité très fine, son jeu de main gauche est assez intéressant. Comme curiosité du coffret, il faut noter la présence du Songbook de Gershwin (transcrit par l’auteur). Les transcriptions (résolument classiques) souffrent cependant de la comparaison avec les versions déchirantes qu’en ont donné les plus grands musiciens de jazz. Que vaut cette version de The man I love, l’une des plus belles pièces du XXe siècle, à côté des versions de Billie Holiday ?
Stéphan Vincent-Lancrin
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