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03/15/2014
Arnold Schönberg : Gurre-Lieder

Eva-Maria Bundschuh (Tove), Rosemarie Lang (Waldtaube), Manfred Jung (Waldemar), Wolf Appel (Klaus-Narr), Ulrik Cold (Bauer), Gert Westphal (Sprecher), Rundfunkchor Berlin, Rundfunkchor Leipzig, Prager Männerchor, membres du Rundfunk-Sinfonie-Orchester Leipzig, Dresdner Philharmonie, Herbert Kegel (direction)
Enregistré à la Lukaskirche, Dresde (5 août 1986) – 121’22
Double album Brilliant Classics 94724 – Notice de présentation en anglais





Malgré une discographie qui s’est récemment enrichie, aucune version des Gurre-Lieder (1911) ne réussit le tour de force d’associer un chef inspiré, un orchestre infaillible, des forces chorales adaptées et des solistes incontestables, qu’il s’agisse d’Abbado ou de Boulez, de Chailly ou d’Inbal, de Mehta ou de Sinopoli, d’Ozawa ou de Rattle... ou encore de cette version de 1986, dirigée par Herbert Kegel (1920-1990) et rééditée par Brilliant. Lecture vive, plutôt analytique mais globalement romantisante (ce qui ne manque pas d’étonner s’agissant d’un chef dont on attendait plutôt qu’il dégaine son scalpel symphonique), assez précise quoique parfois un peu lisse voire faiblarde (non pas dans la technique orchestrale mais dans la battue de Kegel, occasionnellement mollassonne).


A l’aise dans l’emphase comme dans l’intimité, Eva-Maria Bundschuh épate en Tove, à la fois caresse et fine lame, déployant des aigus radieux, peu de vibrato, une ferveur et un dramatisme dans la voix. Elle domine de la tête et des épaules une distribution plombée par le Waldemar de Manfred Jung, au timbre laid, qui tente de domestiquer une voix fuyante, gâchant irrémédiablement les passages les plus exposés. Si les aigus de la première partie font souvent peine à entendre, ceux de la brève deuxième partie passent bien, la voix se stabilisant dans le médium. La justesse n’est, en revanche, pas toujours au rendez-vous, la deuxième intervention de la troisième partie étant fausse presque constamment.


Le Ramier de la solide Rosemarie Lang est chanté proprement malgré quelques notes trop hautes, mais procure bien peu de frissons – manquant constamment de noirceur et de mystère. Le Paysan d’Ulrik Cold a comme un chat dans la gorge, vocalement bien laid, mais adapté au rôle. Le Klaus de Wolf Appel – dans un genre très bouffon – devrait surveiller son chant avec plus d’attention. Gert Westphal est également un narrateur dans une veine un peu bouffe, les moments de sobriété touchant davantage que les éructations. Investis mais presque lointains, les chœurs tiennent fièrement leur place, sans agressivité aucune (ce qui est d’ailleurs assez troublant parfois), respirant le mystère d’outre-tombe.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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