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03/03/2014 Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 29, en la majeur, K. 186a [201] (4), n° 39, en mi bémol majeur, K. 543 (2), n° 40, en sol mineur, K. 550 (2), et n° 41 «Jupiter», en ut majeur, K. 551 (2) – Concerto pour basson, en si bémol majeur, K. 186e [191] (3) – Concerto n° 10 pour deux pianos, en mi bémol majeur, K. 316a [365] (5) – Concerto pour flûte et harpe, en ut majeur, K. 297c [299] (5) – Concerto pour cor n° 3, en mi bémol majeur, K. 447 (5) – Concertos pour violon n° 2, en ré majeur, K. 211, et n° 3, en sol majeur K. 216 (4) – Sonates pour violon et piano n° 35, en sol majeur, K. 373a [379], n° 32, en fa majeur, K. 374d [376], n° 33, en fa majeur, K. 374e [377], n° 36, en mi bémol majeur, K. 374f [380], n° 40, en si bémol majeur, K. 454, n° 41, en mi bémol majeur, K. 481, et n° 42, en la majeur K. 526 (1)
Frank Theuns (flûte), Jane Gower (basson), Ulrich Hübner (cor), Midori Seiler (violon), Yoko Kaneko (piano), Marjan de Haer (harpe), Anima Eterna Brugge, Jos van Immerseel (piano et direction)
Enregistré dans la salle de concert de Saint-Trond (7-12 mai 2000 [1]), au Cultuurcentrum De Spil de Roeselare (18-20 septembre 2001 [2]) et au Concertgebouw de Bruges (29 juillet 2002 [3], 23-25 février 2004 [4] et 27 février-1er mars 2005 [5]) – 393’13
Coffret de six disques Zig-Zag Territoires ZZT 324 (distribué par Outhere) – Notice (en français et en anglais) sur l’orchestre
Dans le cadre des célébrations des vingt-cinq ans de l’orchestre Anima Eterna, qui ont déjà été marquées par la réédition de leur intégrale des Symphonies de Schubert, voici venu un généreux (et économique) coffret de six disques consacré à Mozart à travers aussi bien sa musique symphonique que ses concertos ou sa musique de chambre. Vaste et complet panorama en perspective donc.
Commençons par le plus connu à savoir, outre la Vingt-neuvième, l’ensemble constitué par les trois dernières symphonies, qui bénéficient régulièrement d’une consécration tant au disque (sous la baguette de Philippe Herreweghe) qu’au concert (sous la direction de Sir Simon Rattle). Même si les tempi peuvent parfois sembler quelque peu rapides (c’est notamment le cas de l’Allegro molto de la Quarantième), le résultat est dans l’ensemble extrêmement convaincant. Immerseel joue admirablement sur le sens de la progression – le tempo avance toujours, y compris dans les mouvements lents et évite ainsi tout statisme qui serait rédhibitoire dans ces pages – et enlève ces partitions pourtant rabâchées avec une fougue qui n’exclut pas pour autant finesse et douceur: à cet égard, le troisième mouvement de la Quarantième ou le Molto allegro conclusif de la «Jupiter» sont exemplaires. Les timbres de l’orchestre sont idoines – les cors, la clarinette dans le troisième mouvement de la Trente-neuvième – et participent pleinement à la beauté de ces gravures sur instruments d’époque.
Le deuxième pan de cette somme est constitué de plusieurs concertos destinés aussi bien aux bois (basson, flûte) qu’au cor, aussi bien aux cordes (pincées pour la harpe, frottées pour le violon) qu’au piano. Là encore, bel échantillon de ce que savait composer Mozart! On passera assez rapidement sur le Concerto pour basson (1774) dont les mélodies, si agréables soient-elles, ne révèlent pas une grande originalité, l’interprétation du présent enregistrement étant par ailleurs tout à fait satisfaisante. En revanche, on sera nettement plus enthousiaste à l’égard de la très belle interprétation du Concerto pour deux pianos où, même si la virtuosité complice entre les deux partenaires n’est peut-être pas aussi immédiate ni aussi communicative que dans la célèbre version associant Murray Perahia à Radu Lupu (Sony), le jeu entre Yoko Kaneko et Jos van Immerseel est excellent et l’entente bien réelle. Déception relative en revanche pour le Concerto pour flûte et harpe, assez boursouflé du côté de l’orchestre (le début du troisième mouvement, à la limite du ridicule...) et souvent artificiel dans le dialogue entre les pourtant deux très bons solistes et, surtout, franche déception cette fois-ci pour le Troisième Concerto pour cor, peu intéressant. Egalement assez peu passionnants – mais reconnaissons que ce ne sont pas là les chefs-d’œuvre de Mozart – les Deuxième et Troisième Concertos pour violon, qui bénéficient pourtant là d’une belle interprétation de la part de Midori Seiler.
Le troisième volet de ce coffret est constitué par deux disques rassemblant sept sonates pour violon et piano , qui avaient déjà été publiées dans un coffret de deux disques intitulé «Les Grandes Sonates viennoises». Les deux artistes, Midori Seiler au violon et Jos van Immerseel au piano, démontrent là leur parfaite entente, aucun instrument ne prenant l’ascendant par rapport à l’autre et le dialogue se voulant constamment équilibré. Même si l’ensemble recèle quelques belles réussites (notamment la très délicate Sonate K. 454, où l’alternance entre volontarisme et retrait est parfaitement réalisée), le son du piano s’avère parfois assez métallique et celui du violon trahit de légers problèmes de justesse. Si l’Allegretto de la Sonate K. 481 manque de fantaisie et d’espièglerie, la Sonate K. 526, peut-être la plus célèbre de toutes – souvenons-nous de son interprétation par le légendaire couple Haskil-Grumiaux! – conclut de belle manière ce cycle, qui doit néanmoins céder le pas devant les réussites isolées de Rémy Cardinale et Hélène Schmitt par exemple pour ce qui concerne la Sonate K. 454 (Alpha), et devant la superbe série réalisée par Petr Messiereur et Stanislav Bogunia (Calliope) pour ne se limiter qu’aux interprétations sur instruments d’époque.
Le site de l’ensemble Anima Eterna
Le site de Midori Seiler
Le blog de Yoko Kaneko
Sébastien Gauthier
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