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02/27/2014 «French Romantic Cantatas»
Luigi Cherubini: Médée: Ouverture et air de Néris «Ah ! Nos peines sont communes» – Circé
Xavier Boisselot: Velléda
Louis-Ferdinand Hérold: Ariane
Charles-Simon Catel: Sémiramis: Ouverture Karine Deshayes (mezzo-soprano), Opera Fuoco, David Stern (direction)
Enregistré en l’église Notre-Dame du Liban, Paris (mars 2013) – 77’15
Zig-Zag Territoires ZZT337 (distribué par Outhere)
Sélectionné par la rédaction
Après un enregistrement de Zanaida de Jean-Chrétien Bach sélectionné par la rédaction de ConcertoNet, le quatrième disque d’Opera Fuoco et de son chef David Stern est consacré, nonobstant un titre en anglais, à des cantates françaises de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle, genre réhabilité notamment grâce au Prix de Rome. Trois ont été retenues, rares et aussi intéressantes l’une que l’autre malgré une structure académique: Velléda (1836) de Xavier Boisselot (1811-1893), qui a permis à son auteur, par ailleurs tombé dans l’oubli, de remporter le premier prix de Rome, Ariane (1811) du mieux connu Louis-Ferdinand Hérold (1791-1833), composée elle aussi, mais sans succès, pour l’obtention du premier prix de Rome, qu’il décrochera l’année suivante, et Circé (1789) de Luigi Chérubini (1760-1842). Inspirées par des figures historiques et mythologiques, ces scènes lyriques pour voix et orchestre se distinguent par l’absence d’exubérance vocale, le chant se pliant entièrement au service du drame, et par un tempérament théâtral relativement développé – une écoute en aveugle égarerait plus d’un mélomane. Karine Deshayes, qui possède une tessiture magnifique et une voix aussi puissante que charnue, en livre une interprétation enflammée et distinguée.
Opera Fuoco assure un accompagnement impeccable. L’Ouverture de Médée (1797) de Cherubini, dans une version enrichie en cuivres et aux parties de cordes modifiées, et celle de Sémiramis (1801) de Charles-Simon Catel (1733-1830), tragédie lyrique enregistrée récemment chez Glossa (voir ici), permettent d’apprécier le savoir-faire de cet ensemble fondé il y a dix ans : exécution palpitante, contrastée, nuancée. L’Air de Néris «Ah ! Nos peines sont communes» extrait de Médée, dans lequel intervient longuement un basson, complète ce programme cohérent et admirablement défendu. Dans la notice, Alexandre et Benoît Dratwicki apportent un éclairage bienvenu sur ce genre ainsi que sur le contexte de sa réhabilitation. Ce disque produit par le Palazzetto Bru Zane s’avère donc particulièrement utile pour la redécouverte, tout à fait dans l’air du temps, de la musique française de la première moitié du XIXe siècle. Un bémol toutefois : l’acoustique trop réverbérante de l’église Notre-Dame du Liban.
Le site d’Opera Fuoco
Sébastien Foucart
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