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01/29/2014
Gérard Mannoni : Les grandes étoiles du XXe siècle
Buchet Chastel
345 pages, 23 €
Aussi étrange que cela puisse paraître, le parcours que trace Gérard Mannoni dans l’histoire de l’interprétation de la danse, principalement classique, au siècle dernier, se lit comme un roman policier! Sans apparemment d’autre fil conducteur que la danse, de l’histoire d’une carrière d’interprète à l’autre, on brûle de savoir jusqu’où mènera la passion de l’auteur qui, de l’aube du XXe siècle avec les aventures que furent la fondation des grandes compagnies russes, européennes, américaines sans oublier les phénomènes esthétiques que furent les Ballets Russes, Béjart, l’éclosion de la modern dance américaine, jusqu’à notre époque où, dans le strict milieu de la danse institutionnelle, on se contente d’exploiter le répertoire classique et néoclassique, avec de rares intrusions vers les courants et tendance qui font jour en ce début de siècle. Au fil des portraits, on réalise la paresse des programmateurs d’aujourd’hui devant l’évocation des très nombreuses créations qui ont vu le jour au siècle passé et qui ne sont ni restées au répertoire, ni même ou très timidement reprises par les compagnies européennes aujourd’hui.
L’auteur n’engloutit pas le lecteur sous un flot d’informations exhaustives mais donne les références, dates, bornes indispensables, se concentrant pour chaque interprète sur ce qu’il a apporté de singulier, de personnel, à l’histoire de son art. Gérard Mannoni, qui poursuit une longue carrière de chroniqueur, fait de plus bénéficier le lecteur de sa grande connaissance de la littérature sur la danse, trouvant toujours la citation pertinente dans les écrits et mémoires des danseurs ou dans les articles de presse de l’époque. De même, pour les références vidéographiques citées à la fin de chaque notule permettant au lecteur désireux d’approfondir par l’image la connaissance des danseurs et de se faire une opinion sur son style et ce qu’il a apporté à la danse.
De Carlotta Zambelli à Svetlana Zakharova, personne ne songera à discuter les choix de Gérard Mannoni pour cette cinquantaine de portraits qu’il assume et justifie dans son avant-propos. On se laisse conduire par un guide dont on admire toujours le vécu de ses descriptions et la grande objectivité dans la description de ses souvenirs.
Olivier Brunel
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