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01/06/2014
Franz von Suppé : Requiem en ré mineur

Marie Fajtová (soprano), Franziska Gottwald (contralto), Tomislav Muzek (ténor), Albert Pesendorfer (basse), Philharmonischer Chor München, Andreas Herrmann (chef de chœur), Philharmonie Festiva, Gerd Schaller (direction)
Enregistré en concert en l’Abteikirche d’Ebrach (juillet 2012) – 74’23
Profil Hanssler PH 12061 – Notice en allemand et en anglais





Sélectionné par la rédaction


Morceau de bravoure des grands orchestres, la célèbre ouverture de Cavalerie légère (1866) est certainement l’œuvre la plus connue de Franz von Suppé (1819-1895), musicien surtout réputé pour ses opérettes parmi lesquelles on peut également citer Poète et paysan (1846) et Les Joyeux Bandits (1867). Aussi, quelle surprise d’entendre ce Requiem, écrit par le compositeur autrichien à la mémoire d’un de ses amis, Franz Pokorny, et dont la partition, créée en 1855, fut perdue en 1901 avant d’être exhumée en 1988.


A bien des égards et au-delà de la seule coïncidence pour laquelle il compose cette œuvre à l’âge de trente-cinq ans et de sa tonalité de mineur, le modèle de Suppé pour son Requiem s’appelle Mozart. Qu’il s’agisse de la lente introduction, des accents du «Confutatis» ou de l’alliance entre les trombones et la voix de basse dans le «Tuba mirum», les ressemblances sont nombreuses. Mais, en plus d’une occasion, c’est surtout à Verdi que l’on pense et, étrangement peut-être, davantage au compositeur d’opéras (qu’il s’agisse de Macbeth, créé en 1847, dont on croit entendre certaines mélodies dans le fantastique élan du «Dies irae» ou, paradoxalement, de La Traviata (qui date de 1853 et dont le Prélude semble être repris dans ces cordes diaphanes de l’«Agnus Dei»).


De ce Requiem, on connaissait déjà l’enregistrement en première mondiale réalisé en octobre 1989 sous la direction de Wolfgang Badun en l’Eglise Notre-Dame du Travail, à Paris (BNL) ainsi que, plus récemment, celui dirigé par Michel Corboz (Virgin Classics). Enregistré en public dans la très belle Abteikirche d’Ebrach bénéficiant d’une très faible réverbération, le présent enregistrement dépasse largement ces deux autres gravures et révèle à l’auditeur une œuvre absolument incroyable.


L’introduction, mesurée tout autant que solennelle, ouvre la voie à une superbe fugue lancée par la flûte, les différentes tessitures vocales se succédant pour finalement se mêler en une arche grandiose: aucun doute, le compositeur d’une telle partition est quelqu’un de talentueux. De même, on ne peut que succomber à ce «Tuba mirum» où une légère psalmodie des cordes, empreinte de douceur et de vraie ferveur, offre un merveilleux tapis aux voix qui entonnent un chant douloureux finissant pourtant par s’éclaircir dans une sorte de ferveur qui gagne l’auditeur en un instant. Le «Recordare», qui permet au hautbois solo d’inviter le ténor à cette communion, est également un très beau passage de l’œuvre qui, cette fois-ci, fait plutôt penser au Stabat Mater de Rossini. Quelle verve également dans ce «Sanctus» où les chœurs, tout à leur joie, répondent de façon magnifique aux cuivres (notamment les trompettes) triomphants! En dépit de l’enthousiasme que l’on éprouve en découvrant cette œuvre, force est d’admettre que tout n’est pas du même niveau: ainsi, le «Lacrymosa» ne dégage pas grand-chose (Franziska Gottwald étant un peu terne pour l’occasion) de même que le «Rex tremendae» ou le «Benedictus», ce dernier ne faisant d’ailleurs que reprendre le thème du «Sanctus». Pour autant, Gerd Schaller signe là un disque exceptionnel tant par la découverte musicologique à laquelle il invite que par l’excellence de son interprétation (mention spéciale à la basse Albert Pesendorfer): indéniablement, voici un grand Requiem et un disque vers lequel chacun se précipitera. Difficile, encore une fois, de ne pas être séduit par ce qu’il entendra!


Le site de Gerd Schaller
Le site de Marie Fajtová
Le site de Franziska Gottwald
Le site d’Albert Pesendorfer
Le site de l’orchestre Philharmonie Festiva


Sébastien Gauthier

 

 

 

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