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01/06/2014
«Birth of the Symphony, Händel to Haydn»
Georg Friedrich Händel : Saul, HWV 53: Sinfonia
Franz Xaver Richter : Grande simphonie n° 7 en do majeur
Johann Wenzel Anton Stamitz : Sinfonia a 4 en ré majeur
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 1 en mi bémol majeur, K. 16
Joseph Haydn : Symphonie n° 49 en fa mineur «La Passione»

Academy of Ancient Music, Richard Egarr (clavecin et direction)
Enregistré à Saint Jude-on-the-Hill (21-23 septembre 2011) – 70’56
Academy of Ancient Music AAM 001 – Notice en anglais de Stephen Rose et Richard Egarr





Si la symphonie apparaît aujourd’hui comme un genre bien défini de composition musicale, force est de constater que ses racines ne sont pas précisément définies.


Au XVIIe siècle, la sinfonie désignait une ritournelle, une sorte d’interlude, placé au milieu d’une composition généralement vocale: il en va ainsi de la sinfonia pastorale que l’on trouve à l’acte I (scène 12) d’Ariodante, de celle qui inaugure l’acte II de ce même opéra de Händel ou de celle, toujours chez ce compositeur, que l’on entend dans Rinaldo (acte III, scène 2). D’ailleurs, à cette époque, la sinfonia est intimement liée à l’opéra puisqu’elle désigne très fréquemment la page orchestrale qui l’introduit: c’est ce que l’on entend par exemple chez Antonio Vivaldi avec une vraie symphonie en trois mouvements (vif/lent/vif) au début de ses opéras Bajazet ou Tito Manlio, mais aussi chez son compatriote Marc Antonio Cesti dans l’ouverture de son opéra Il pomo d’oro. La sinfonia pouvait également servir de prélude à certaines œuvres religieuses: ainsi, n’oublions pas que la première partie du Messie de Händel est introduite par un seul mouvement orchestral dénommé sur la partition originale «symphony». Mais il est vrai, également, qu’à côté de ces symphonies, il en existait d’autres qui étaient des pièces strictement orchestrales en trois ou plusieurs mouvements et qui permettaient de faire entendre plusieurs instruments dans un cadre différent du concerto: on pense là, bien évidemment, aux Sinfonies pour les soupers du Roy (1703) de Michel Richard Delalande, qui tiennent davantage de la suite de danses que de la symphonie stricto sensu. Le présent disque cherche donc à nous raconter cette histoire, de la sinfonia d’opéra baroque aux premières symphonies de la période classique.


On s’étonnera, tout d’abord, du choix des œuvres présentées ici. Si la Sinfonia de Saül est représentative du Georg Friedrich Händel (1685-1759) tel que nous le connaissons, alternance sans surprise de phases lentes et rapides avec basse continue obligée, elle n’est peut-être pas la meilleure image que l’on puisse trouver pour illustrer les prémisses de la symphonie au sens où nous l’entendons aujourd’hui. De même, quelle drôle d’idée de prendre chez Franz Xaver Richter (1709-1789), un des fondateurs de l’Ecole de Mannheim et l’auteur d’un célèbre recueil de Grandes symphonies (publié à Paris en 1744), cette Grande simphonie en do majeur dépourvue d’imagination, alors que le catalogue de ce compositeur, comme l’a superbement prouvé Matthias Bamert dans le disque consacré à Richter (gravé avec ses London Mozart Players pour Chandos), recèle des pièces beaucoup plus riches sur le plan des timbres et de la mélodie!


Bonne idée, en revanche, que de faire appel à Johann Stamitz (1717-1757), le père du beaucoup plus connu Carl Stamitz (1745-1801), lui-même auteur de superbes symphonies dont la formidable Symphonie en ré majeur «La Chasse». Les talents du père, qui fut Konzertmeister de l’Orchestre de cour de l’Electeur palatin, Carl Theodor, à Mannheim de 1746 à 1756, brillent ici avec cette très belle symphonie en trois mouvements où les cordes s’en donnent à cœur joie. Plus connue dans le paysage symphonique, la Première Symphonie de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) bénéficie là d’une interprétation bien lisse qui est à mille lieues de l’émotion que l’on peut éprouver en entendant la magnifique version gravée, sur instruments d’époque, par Trevor Pinnock et son English Concert (Archiv Produktion). En revanche, la Quarante-neuvième Symphonie de Joseph Haydn (1732-1809) est très bien interprétée, servie par d’alertes accents vif-argent, mais ne dépasse pas les versions laissées notamment par Christopher Hogwood (dans le cadre de son intégrale malheureusement inachevée parue chez L’Oiseau-Lyre) ou Thomas Fey à la tête des Heidelberger Sinfoniker (Hänssler).


Qui souhaitait donner une vision de la naissance de la symphonie classique aurait, à notre sens, mieux fait de privilégier des compositeurs comme Christian Cannabich (1731-1798) ou Johann Baptist Vanhal (1739-1813) qui, tout en étant un peu plus tardifs que certains de ce disque, témoignent davantage de l’essor que le genre a su prendre grâce à des orchestres plus étoffés et plus diversifiés, chaque cour n’ayant pas forcément les moyens d’entretenir un opéra et l’ensemble de la troupe y afférente. Un essai qui mérite donc d’être salué mais qui est en partie raté.


Le site de The Academy of Ancient Music


Sébastien Gauthier

 

 

 

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