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10/28/2013 Giacomo Puccini: La fanciulla del West Nina Stemme (Minnie), John Lundgren (Jack Rance), Aleksandrs Antonenko (Dick Johnson/Ramerrez), Niklas Björling Rygert (Nick), Michael Schmidberger (Ashby), Ola Eliasson (Sonora), Karl Rombo (Trin), Gunnar Lundberg (Sid), Linus Börjesson (Bello), Conny Thimander (Harry), Magnus Kyhle (Joe), Kristian Flor (Happy), Ian Power (Larkens), Alar Pintsaar (Billy Jackrabbit), Agneta Lundgren (Wowkle), John Erik Eleby (Jake Wallace), Anton Eriksson (José Castro), Jon Nilsson (The Pony Express Rider)
Chœur d’hommes de l’Opéra royal de Suède, Bo Wannefors (chef du chœur), Orchestre de l’Opéra royal de Suède, Pier Giorgio Morandi (direction)
Christof Loy (mise en scène), Herbert Murauer (décors, costumes), Thomas Wilhelm (chorégraphie)
Enregistré à l’Opéra royal de Suède (février 2012) – 140’
EuroArts 2072598 (ou Blu-ray 2072594)
Sélectionné par la rédaction
Voici la meilleure manière de découvrir La fanciulla del West pour ceux qui ne peuvent pas se passer de l’image. La mise en scène adroite et cohérente de Christof Loy développe l’intrigue comme s’il s’agissait d’un film: l’usage judicieux de la vidéo se réfère d’ailleurs au cinéma américain en noir et blanc et les décors, particulièrement soignés, ressemblent à ceux d’un studio. A la tête d’un Orchestre de l’Opéra royal de Suède affûté, Pier Giorgio Morandi étoffe la palette de couleurs de la musique, ce qui en accroît le caractère et la rend d’une efficacité... cinématographique.
Du plateau riche en personnages bien campés se détache d’abord la Minnie de Nina Stemme qui s’écoute à genoux. Disposant d’une voix extraordinaire, à la fois ample, puissante et constamment séduisante, la soprano chante en soudant les registres et en maîtrisant les phrasés, les accents, l’intonation – un phénomène, décidément. Le colossal Jack Rance de John Lundgren, qui valorise de solides atouts, notamment un timbre remarquable, n’a guère à lui envier mais le Dick Johnson particulièrement convaincant d’Aleksandrs Antonenko constitue la plus belle révélation: le ténor, qui possède l’étoffe des plus grands, exploite un timbre magnifique et chante en phrasant à merveille, en peaufinant le legato et ceci, sans maniérisme ni effet appuyé. Un spectacle abouti, dans tous les sens du terme, et une publication utile pour convaincre les sceptiques que cet opéra mal aimé mérite finalement autant de considération que les autres ouvrages de Puccini (on trouvera ici un compte rendu en anglais de ce DVD).
Sébastien Foucart
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