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09/02/2013
Pierre Boulez : Œuvres complètes
Solistes divers, Ensemble Intercontemporain, BBC Symphony Orchestra, Wiener Philharmoniker, Ensemble Modern, direction Pierre Boulez.
Enregistré entre 1950 et 2012 – 820’12
Coffret de treize disques Deutsche Grammophon 4806828 – Notice de présentation en français et en anglais
 Must de ConcertoNet
« Œuvres complètes », en douze disques, supervisés par Pierre Boulez lui-même, qui a choisi, chacune, la version qu’il juge définitive. Il y aurait, sinon, quelque indélicatesse à l’endroit d’un compositeur toujours vivant et adepte du « work in progress », notamment dans le Pli selon pli d’après Mallarmé. Quoi qu’il en soit, cet ensemble, à ce jour, a valeur d’intégrale, des Notations pour piano de 1946 à la troisième version de Dérives 2… mais la composition de Dérives 3 se poursuit. De quoi suivre l’itinéraire d’un créateur exigeant, dont certaines partitions ont fait date et passent aujourd’hui pour des classiques d’une musique qu’on ne peut plus vraiment qualifier de contemporaine : Le Marteau sans maître, par exemple, a été créé en 1955. De quoi vérifier, aussi, que cette musique peut être rutilante ou irisée, voire sensuelle, ancrée dans la tradition très française de la couleur, pas toujours aride et cérébrale : le compositeur du Premier Livre des Structures pour deux pianos est aussi celui de Rituel in memoriam Bruno Maderna, le compositeur du Livre pour quatuor celui de sur Incises.
Le coffret reprend des interprétations connues, parues sous le même label ou publiées dans l’ancienne anthologie Erato. Dans tous les cas, Boulez dirige, incontournable, parce que c’est le compositeur, parce que c’est un des plus grands chefs de son temps. Les interprètes sont des fidèles, spécialistes de l’œuvre. On remercie l’éditeur de nous proposer aussi des versions qualifiées à bon droit d’historiques : Le Marteau sans maître de 1964, à l’époque remuante du Domaine musical, la Sonatine pour flûte et piano de 1956, par Severino Gazzelloni et David Tudor et, surtout peut-être, la création de la version 1950 de Soleil des eaux, avec le National sous la direction de Roger Désormière. Le treizième CD n’est pas le moins captivant : Pierre Boulez s’y entretient avec Claude Samuel, depuis longtemps familier de l’homme et de sa musique, coordinateur du projet et rédacteur des remarquables notices. Sur son apprentissage de la composition, sur les révisions de ses œuvres, sur son expérience de chef d’orchestre dirigeant ses propres œuvres… Une somme essentielle.
Didier van Moere
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