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08/21/2013
Lux Aeterna. Abbado in Rehearsal. Verdi: Messa da Requiem

Montserrat Caballé, Cecilia Gasdia (sopranos), Lucia Valentini Terrani (mezzo-soprano), Peter Dvorsky, Chris Merritt (ténor), Samuel Ramey (basse), Coro e Orchestra del Teatro alla Scala di Milano, Claudio Abbado (direction), Norbert Beilharz (réalisation)
Film tourné en 1985 – 119’
DVD EuroArts 2001318 – Son PCM Stereo – Format NTSC 4:3 – Région Code 0 – Notice trilingue (anglais, allemand et français) de Manfred Nägele





Les affinités entre Claudio Abbado et le Requiem (1874) de Giuseppe Verdi (1813-1901) sont anciennes. Le chef milanais en a donné un premier enregistrement discographique, avec les forces de La Scala en février 1980 (Deutsche Grammophon) avant de le réenregistrer avec le Philharmonique de Vienne dix ans plus tard (chez le même éditeur), puis, pour le centenaire de la mort de Verdi, il le donne à la tête du Philharmonique de Berlin (EMI): qui a oublié, à cette occasion (le concert ayant été retransmis en direct à la télévision avant de faire l’objet d’un DVD) le visage émacié du chef, sa démarche fragile et, ô miracle, sa direction tout à la fois fougueuse et magique? Qui peut également avoir oublié (pour les chanceux qui y assistèrent) la mémorable soirée qu’il avait donnée, toujours avec les Berliner Philharmoniker, à la Salle Pleyel, le 23 octobre 1997, lorsqu’il avait encore une fois dirigé de façon tout à fait miraculeuse ce Requiem si cher à ses yeux? Bref, voilà un chef et une œuvre qui se connaissent bien.


Nouveau témoignage de cette proximité, ce film, tourné en 1985 à Milan par Norbert Beilharz (d’où un grain dans l’image qui témoigne de sa relative ancienneté) et jusqu’alors inédit, du moins en totalité puisque quelques extraits sont depuis longtemps visibles sur YouTube. Il s’agit là d’un documentaire sur les répétitions du Requiem de Verdi qu’Abbado doit diriger à la tête des Chœurs et de l’Orchestre de La Scala de Milan, dont il était alors chef titulaire depuis 1968 (il le reste jusqu’en 1986). Celles-ci s’effectuent en trois lieux différents, qui correspondent à autant de phases de travail: ainsi, on se trouve parfois dans un bureau de La Scala lorsque, épaulé par un pianiste, Abbado fait répéter quatre des six solistes (Cecilia Gasdia, Lucia Valentini Terrani, Chris Merritt et Samuel Ramey). On est ensuite sur la scène du Théâtre de La Scala pour les répétitions purement orchestrales; on assiste enfin, en l’église San Marco de Milan, aux répétitions avec l’ensemble des protagonistes, chœurs compris. Il convient de préciser, avant d’aller plus loin qu’en raison du nombre de représentations, on voit participer aux répétitions, ce qui est assez troublant d’ailleurs, deux sopranos et deux ténors: l’osmose avec le reste de l’équipe et le chef n’en demeure pas moins totale.


La gestique d’Abbado est connue: elle a visiblement toujours les mêmes penchants. Une battue très claire mais qui invite ou suggère bien souvent plus qu’elle ne dirige ou n’impose, un index gauche fréquemment posé sur la bouche afin d’inviter à davantage de pianissimo, une énergie parfois incroyable comme en ce début du Dies Irae, peu de mots prononcés, une volonté de ne pas perdre son temps (d’où d’ailleurs une remarque un peu sèche lorsque quelques brèves discussions s’esquissent au sein de l’orchestre). Quelques rares moments de sourire, voire de rire: une franche complicité avec Lucia Valentini Terrani (à partir de 26’40 notamment), un vrai début de fou rire avec Montserrat Caballé au début du Libera me (à 100’)... Autant de moments qui permettent, par petites touches, de dessiner le caractère du chef milanais, alliance de timidité et de ferme volonté, capable d’imposer ses vues à un effectif de plus de deux cents musiciens et chanteurs en l’occurrence.


Pour le reste, on suit donc ces répétitions avec un vrai plaisir où les plans sur les artistes (chef, solistes, orchestre, ...) alternent avec quelques vues du foyer de La Scala où se pressent quelques belles et riches Italiennes, parées de leurs plus beaux atours avant d’entrer dans la salle de spectacle. Un beau contraste entre la frivolité et l’apparence de certains (également symbolisées par quelques vues d’affiches de mode placardées ou collées sur les murs de Milan) et la profondeur tant de l’œuvre musicale que des artistes.


On se permettra enfin de signaler à l’éditeur qu’une plus grande attention aurait pu être portée à la traduction française de la notice de présentation. Pour un DVD édité en 2013, préciser que Claudio Abbado est toujours chef en titre du Philharmonique de Berlin témoigne tout de même d’une imprécision assez flagrante, qui n’apparaît pourtant pas dans les notices rédigées tant en anglais qu’en allemand...


Le site de Cecilia Gasdia
Le site de Samuel Ramey
Le site de l’Orchestre de La Scala de Milan


Sébastien Gauthier

 

 

 

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