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02/01/1999 Leonard Bernstein : Prelude, Fugue and Riffs, On the Town (Three Dance Episodes), Serenade after Plato's Symposium, Fancy Free Benny Goodman (clarinette), Zino Francescatti (violon), Columbia Jazz Combo, Columbia Symphony Orchestra, New York Philharmonic, dir. Leonard Bernstein
Sony, collection " Bernstein Century ", (1 CD) Bernstein n'est pas seulement un immense chef d'orchestre : il est aussi un grand compositeur. Les pièces qu'il interprète sur ce CD sont issues de plusieurs veines : la comédie musicale, le jazz et la musique classique. Prelude, Fugue and Riffs mélange évidemment jazz et classique, en étant très marqué par Stravinsky (plutôt que par Bach). Le goût de Bernstein pour le jazz est communicatif, et fait de cette oeuvre répétitive une pièce vraiment exaltante. Curieusement, cette version est beaucoup moins explosive et impressionnante que la récente interprétation de Michael Tilson Thomas. Pourtant, celle de Bernstein est jouée par un orchestre de jazz où la clarinette est tenue par Benny Goodman. Quoi qu'il en soit, elles se complètent très bien, la version de Bernstein insistant beaucoup plus sur la "lisibilité" de l'écriture que sur l'effet. Les trois charmantes danses de On the Town fleurent bon la comédie musicale, à son plus haut niveau. On pourrait dire la même chose de Fancy Free, autre comédie musicale de Bernstein, qui semble cependant plus facile, plus broadwayenne -- peut-être parce qu'elle est donnée en intégralité. Dans les deux pièces, Stravinsky reste l'influence classique majeure, dans l'orchestration et dans certaines tournures rythmiques, même si les rythmes de danse sont généralement exprimés de manière littérale (ce qui n'est pas du genre de Stravinsky). La Sérénade pour violon, " inspirée " du Banquet de Platon (que Bernstein qualifie curieusement de " charmant ", ce qui n'est certainement pas la bonne épithète !), est l'oeuvre la plus classique du disque. Il est vain d'y chercher les influences : belle et très personnelle, l'oeuvre donne un sens à l'idée d'une musique classique américaine (et elle n'est pas la seule). L'orchestration est parfois un peu facile ou maladroite, mais on reste pris par l'intensité du chant du violon de Zino Francescatti. Il s'agit là d'un beau disque de l'un des musiciens les plus attachants du siècle. Stéphan Vincent-Lancrin
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