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04/15/2013
Max Reger : Concerto pour violon, opus 101 – Suite en la mineur: Aria, opus 103a n° 3

Ulf Wallin (violon), Münchner Rundfunkorchester, Ulf Schirmer (direction)
Enregistré à Munich (10-14 janvier 2011) – 61’05
SCAD cpo 777 736–2





Max Reger : Concerto pour violon, opus 101 – Huit Préludes et Fugues: Chaconne, opus 117 n° 4
Benjamin Schmid (violon), Tampere Filharmonia, Hannu Lintu (direction)
Enregistré à Tampere (28 et 30 avril 2012) – 63’56
Ondine ODE 1203-2





Atteignant presque une heure, dont 27 minutes (652 mesures) pour le seul premier mouvement, le Concerto pour violon (1908) de Reger l’emporte en durée sur celui d’Elgar, qui le suit de deux ans seulement, pour prétendre au titre de plus long du répertoire. Le compositeur revendiquait crânement les dimensions exceptionnelles de cette commande d’Henri Marteau (1874-1934), qui le créa à Leipzig sous la direction d’Arthur Nikisch: s’interrogeant sur l’opportunité de le réviser pour le raccourcir, il n’en démordait pas: «l’œuvre est et doit rester un monstre». Bien qu’intitulé «concerto avec accompagnement de l’orchestre», son caractère paraît plus symphonique que virtuose et il porte la marque des grands anciens, Reger affirmant clairement sa volonté de suivre leur exemple, bien qu’en la et pas en : «il va suivre les traces de ceux de Beethoven et Brahms. Nous [Allemands] n’avons pas eu jusqu’à présent de vrais concertos pour violon hormis ces deux-là».


Réédité voici quelques années dans un coffret de sept disques consacré aux œuvres symphoniques de Reger, le disque de Manfred Scherzer (Konzertmeister au Gewandhaus dans les années 1970) avec la Philharmonie de Dresde dirigée par Herbert Blomstedt (Berlin Classics, 1984), souffre à la fois du jeu du soliste, pas toujours très propre, et de la sonorité de l’orchestre, touffu, dense et sombre, comme s’il s’agissait de conforter les clichés négatifs attachés à cette musique. L’apparition, presque coup sur coup, de deux nouvelles versions constitue donc une coïncidence non seulement bienvenue mais heureuse, car elles l’emportent toutes deux, chacune à leur manière, sur cet enregistrement qui a pourtant longtemps fait office, par défaut, de référence.


Ulf Wallin, qui a déjà enregistré six albums d’œuvres pour violon et piano pour cpo, ne pouvait que parachever sa défense et illustration de Reger chez l’éditeur allemand. Il est accompagné de l’Orchestre de la Radio de Munich, seconde formation de la Radio bavaroise, avec à sa tête Ulf Schirmer (né en 1959), directeur artistique depuis 2006, qui, toujours chez cpo, a déjà gravé le Concerto pour piano (avec Michael Korstick). Servie par une prise de son aérée, l’interprétation joue moins sur la masse et la puissance que sur l’élégance, la finesse et le lyrisme, avec un violon agréable, parfois presque lisse.


Plus fantasque et personnel, jouant sur le romantisme et les contrastes de l’expression, Benjamin Schmid (né en 1968) donne l’impression de s’investir davantage, quitte à bousculer un peu le Finale. Mais la réalisation de l’Autrichien, plus riche en vibrato et glissades, est moins soignée que celle du Suédois. L’Orchestre de Tampere et Hannu Lintu (né en 1967), qui en est le directeur artistique et chef principal depuis 2009, apportent une plus-value significative: la formation finlandaise semble plus présente que son homologue bavaroise et cultive avec bonheur la filiation brahmsienne.


Les compléments, tenant en quelque sorte ici de bis, renvoient à des références baroques, en particulier Bach, figure tutélaire omniprésente chez Reger: on entendra ainsi des réminiscences plus ou moins fortes de la Sarabande («Air») de la Troisième Suite pour orchestre et, plus encore, de la Chaconne conclusive de la Deuxième Partita pour violon seul dans les choix respectifs de Wallin – l’Aria, troisième des six Pièces de concert (Vortragsstücke) ou Suite en la mineur (1908) pour violon et piano, orchestrée par le compositeur – et de Schmid – Chaconne (1910), quatrième des Huit Préludes et Fugues de l’Opus 117.


Le site de l’Institut Max Reger
Le site de Benjamin Schmid
Le site de Hannu Lintu
Le site de l’Orchestre de la Radio de Munich
Le site de l’Orchestre philharmonique de Tampere


Simon Corley

 

 

 

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