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02/21/2013
«Süsse Stille, sanfte Quelle»
Georg Friedrich Händel : Neun deutsche Arien, HWV 202 à 210 – Royal Fireworks Music, HWV 351 (version pour orchestre de chambre)

Nurial Rial (soprano), Austrian Baroque Company, Michael Oman (flûte à bec et direction)
Enregistré à la Altomonte Saal de Saint-Florian (9-11 janvier 2009) – 66’40
Deutsche Harmonia Mundi 88697483932 (distribué par Sony) – Notice bilingue (anglais et allemand) de Julia Frankenberger





Georg Friedrich Händel (1685-1759) a beau être un compositeur anglais, dont la maison londonienne, transformée en musée, se visite toujours, il ne faut pas oublier qu’il est né en Allemagne, à Halle. Il a d’ailleurs passé une partie de sa jeunesse à Hambourg (entre 1703 et 1706) avant d’occuper le poste de Kapellmeister à la Cour de l’Electeur de Hanovre (entre 1710 et 1713). Aussi, même si la très grande majorité de ses œuvres vocales sont en langue anglaise (ou en italien pour une bonne part également), quelques-unes ont tout de même été composées dans sa langue maternelle; ces Neuf Airs allemands en sont une parfaite illustration.


Sur des textes du poète Barthold Heinrich Brockes (1680-1747), qui a également collaboré avec Telemann, ces airs s’inspirent donc de deux recueils de poésies intitulés Irdisches Vergnügen in Gott, bestehend in Physicalisch- und Moralischen Gedichten (le premier volume datant de 1724, le second étant paru pour sa part de 1727 et ayant été remanié en 1740). Même si seule cette dernière édition comprend le poème Die Anmuthige Wasser-Fahrt in einer schönen Sommer-Nacht qui a semble-t-il servi d’inspiration à l’air Süsse Stille, la composition par Händel de ces neuf morceaux daterait plus sûrement des années 1724-1726. De ces airs, on connaissait déjà deux splendides versions signées respectivement Emma Kirkby (avec les London Baroque, enregistrement paru à la fin de l’année 2006 chez Bis) et Carolyn Sampson (accompagnée par The King’s Consort).


Le présent disque, s’il reste en deçà des deux précédentes versions en raison peut-être d’une voix un brin trop diaphane pour ce répertoire, n’en demeure pas moins une excellente gravure. Sa qualité tient en premier lieu à la jeune chanteuse, Nuria Rial, d’une grande douceur dans les intonations (saluons au passage une diction exemplaire), qui traduit parfaitement l’intimité générale de l’œuvre. Dans l’air Das zitternde Glänzen der spielenden Wellen, de tonalité particulièrement enjouée pour rendre hommage à l’œuvre créatrice de Dieu, sa voix ruisselle à l’image de l’eau évoquée dans le poème, magnifiquement accompagnée par l’excellent hautboïste Paolo Grazzi. La délicatesse domine ensuite l’air Süsser Blumen Ambraflocken, à l’image du violon solo tenu par Riccardo Minasi: la voix témoigne ici une pureté et une limpidité tout à fait exemplaires. Mais, si la voix est très belle, l’accompagnement instrumental est idoine, qu’il s’agisse de la flûte à bec et du violoncelle dans l’air Süsse Stille, sanfte Quelle, hymne au climat printanier, du hautbois et du basson dans l’air Meine Seele hört im Sehen (dont la mélodie se retrouve dans la Sonate en trio HWV 392) ou, de nouveau, de la superbe flûte à bec dans l’air Flammende Rose, Zierde der Erden. Si le souffle s’avère parfois un tout petit peu court (notamment dans l’air Künft’ger Zeiten eitler Kummer), Nuria Rial réalise néanmoins là un enregistrement de premier ordre.


La seconde partie du disque est consacrée à la fois au célébrissime et au rarissime. En effet, qui connaît la version pour orchestre de chambre de la Royal Fireworks Music, où tous les solos (habituellement tenus par l’orchestre en entier ou par les cuivres, nombreux en principe dans ces morceaux de bravoure) sont assurés par une flûte à bec? Fondée sur l’édition de Walsh (1749) et réalisée par Michael Oman en personne, cette version s’avère non seulement divertissante mais également plutôt convaincante, la virtuosité de la flûte à bec étant un ravissement de chaque instant («La Réjouissance»). Certes, elle ne remplace pas les tambours, cors et trompettes, non plus que les ensembles étoffés de cordes; il n’en demeure pas moins que c’est là un exercice des plus intéressants. Qu’on nous permette néanmoins d’en rester aux versions classiques requérant un orchestre complet en bonne et due forme...


Le site de Nuria Rial
Le site de l’ensemble Austrian Baroque Company


Sébastien Gauthier

 

 

 

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