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12/01/1998
Baroques allemandes
Schütz, Buxtehude, Rovetta, Tunder, J. C. Bach, Erlebach, Cantates
Andreas Scholl (contre-ténor), Concerto di Viole, Basel Consort
Harmonia Mundi HMC 901651 (1 CD)
Le programme choisi par Andreas Scholl est de toute beauté. Avec leur bel accompagnement, ces cantates allemandes du dix-septième siècle sont d'une grâce et d'une beauté déchirantes : outre les belles ouvres de Schütz et de Buxtehude, il nous fait découvrir une extraordinaire aria de Erlebach ("Wer sich der Himmel überlegen"), d'une orchestration très raffinée. Toutes louent la gloire du Seigneur, sur des textes plus ou moins élaborés. Le timbre d'Andreas Scholl est d'une rare beauté, et sa maîtrise laisse admiratif. Ce disque confirme cependant un travers du jeune contre-ténor : la mise au second plan du texte pour préserver la beauté de sa voix. S'il sait entrer dans la complainte de Buxtehude ("Muß der Tod denn auch entbinden"), véritablement émouvante, ou dans "Herzlich lieb hab ich dich, o Herr" de Schütz, le "Jubilate Domino" de Buxtehude n'est pas très inspiré, et une personne non informée imaginerait difficilement qu'il est en train d'acclamer le Seigneur plutôt que de simplement faire des vocalises. S'il est dommage de trouver ce travers chez lui, le disque reste néanmoins de très belle facture, et ne devrait pas décevoir ses futurs acquéreurs.
Stéphan Vincent-Lancrin
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