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11/01/1998
Benjamin Britten : Suites pour violoncelle seul
Jean-Guihen Queyras (violoncelle)
Harmonia Mundi HMN 911670 (1 CD)<
Toutes trois écrites pour Rostropovitch, dans un style "tonal élargi", les trois suites pour violoncelle seul de Britten ne se ressemblent pas. Le jeune violoncelliste de l'Ensemble InterContemporain interprète la première avec une chaleur et une expressivité toute romantique, avec un "gros son" : c'est peut-être la plus sage des trois du point de vue de l'écriture (ce qui ne veut pas dire qu'elle soit moins belle). La seconde est plus intérieure, avec son largo initial, élargi par une fugue, elle aussi dans un tempo lent. Plus animé, sans être beaucoup plus enjoué, le scherzo et la chaconne ne changent pas réellement la pièce - même si cette dernière fait prendre à l'oeuvre une tournure baroque qui fait penser à Bach. La troisième suite, plus extravertie, contient pour sa part des citations de chansons populaires russes (qui nous sont familières grâce à Tchaïkovski et à Moussorgski), ainsi que des fausses citations de Bach. Queyras la joue avec une très grande tension, sans chercher à séduire par des effets de vibrato ou de puissance. Plus généralement, il joue les trois suites avec une très grande qualité sonore et un engagement convaincants. Les pièces apparaissent ainsi, incontestablement, comme des pièces majeures du répertoire du vingtième siècle.
Stéphan Vincent-Lancrin
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