Back
08/15/2012 Carl Orff : Carmina burana
Maria Venuti (soprano), Ulf Kenklies (ténor), Peter Binder (baryton), Hamburger Knabenchor St. Nikolai, Opernchor des Niedersächsichen Staatstheaters Hannover, NDR Chor, NDR Sinfonieorchester, Günter Wand (direction)
Enregistré en public à Hambourg (1984) – 60’18
Profil PH05005 (distribué par Intégral)
Heidi Elisabeth Meier (soprano), Jean-Sébastien Stengel (ténor), Stefan Adam (baryton), Mädchenchor Hannover, Gudrun Schröfel (chef de chœur), Knabenchor Hannover, Jörg Breiding (chef de chœur), NDR Radiophilharmonie, Eiji Oue (direction)
Enregistré en public à Hanovre (17 mai 2008) – 60’57
Rondeau Production ROP6030
Le hasard des parutions récentes offre la confrontation de deux enregistrements des Carmina burana (1936): rien d’extraordinaire jusque là, sinon que tous deux ont été réalisés en public et mettent en jeu plusieurs des formations de la NDR (Radio de l’Allemagne du Nord), à Hambourg pour l’un, à Hanovre pour l’autre.
Alors que Günter Wand aurait eu 100 ans cette année, l’édition que lui consacre Profil consacre l’intégralité de son cinquième volume à la cantate d’Orff, un répertoire dans lequel on n’attend pas nécessairement celui qui fut Chefdirigent de l’Orchestre symphonique de la NDR de 1982 à 1991 et qui, bien que compositeur lui-même, est avant tout associé au romantisme germanique. Mais le chef allemand, s’il ne s’approche certes pas tout à fait des références d’esthétique très différente laissées par Kegel (Berlin Classics), Jochum (Deutsche Grammophon) ou Ormandy (CBS/Sony), appose fortement sa marque dès un «O fortuna» plus lancinant que visionnaire, adoptant ensuite, autant que faire se peut, le parti de la plénitude sonore, de la rondeur, de la courbe et de la respiration. Même si sa vision, plus opulente et subjective que sèche et objective, tend à rattacher Orff autant que faire se peut à la grande tradition allemande, elle n’en est pas moins parfaitement aboutie et peut compter sur des forces vocales globalement satisfaisantes, à commencer par les chœurs (NDR et Opéra de Basse-Saxe), mais aussi sur un baryton exemplaire, Peter Binder, et une soprano très glamour, l’Américaine Maria Venuti. La déception vient en revanche du ténor Ulf Kenklies, qui s’est fait une spécialité de l’air du cygne («Olim lacus colueram») mais s’y livre à des pitreries hors sujet.
Avec un autre ensemble de la NDR, la Philharmonie de la Radio, dont il fut le Chefdirigent entre 1998 et 2009, la version d’Eiji Oue, éditée chez Rondeau Production, soutient difficilement la comparaison: desservie par prise de son mate et lointaine, mais aussi par un orchestre de moins bonne qualité, sa direction manque de caractère et de nerf, obérée par une fâcheuse tendance à ralentir pour souligner les passages solennels ou expressifs. Entièrement allemand, le trio soliste se montre simplement correct: le baryton Stefan Adam est plus investi en abbé que le ténor Jean-Sébastien Stengel en cygne, tandis que Heidi Elisabeth Meier raffine sans doute excessivement «In trutina» et «Dulcissime». Côté choral, l’enregistrement crédite et met fortement en valeur les chœurs de jeunes filles et de garçons de Hanovre, mais ne précise pas quel est le chœur d’adultes, en tout état de cause moins à son avantage que celui dont dispose Wand.
Aucun des deux albums ne reproduit les textes chantés, mais la meilleure notice est sans doute celle qui accompagne la version Oue, l’autre (également en anglais et en allemand) étant davantage centrée sur le chef que sur l’œuvre.
Le site des formations musicales de la NDR
Le site de Stefan Adam
Simon Corley
|