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07/23/2012 Louis-Joseph-Ferdinand Hérold : Zampa Ouverture – Le Pré aux Clercs: Ouverture – Symphonies n° 1 en ut majeur et n° 2 en ré majeur
Orchestra della Svizzera italiana, Wolf-Dieter Hauschild (direction)
Enregistré à l’auditorium de Lugano (septembre 1998) – 54’25
Notice multilingue (italien, anglais, allemand et français) de Danilo Prefumo
Dynamic DCS 282
Notre précédente confrontation à l’œuvre de Louis-Joseph-Ferdinand Hérold (1791-1833) avait été plus que décevante en raison d’un manque flagrant d’imagination qui se traduisait, note après note, par un ennui profond. Rien de tel à l’écoute de ce disque qui, après l’œuvre concertante, nous plonge dans les ouvrages orchestraux de ce compositeur jadis célèbre et ayant remporté un certain nombre de succès éclatants comme le souligne notamment Arthur Pougin dans une ancienne biographie du compositeur écrite en 1906.
Après avoir obtenu le grand prix de l’Institut au mois d’octobre 1812, Hérold est envoyé à Rome où, dès le mois d’avril suivant, il compose sa Première Symphonie. Quelques mois plus tard, il compose sa Seconde Symphonie dont il dira lui-même qu’elle «a été jouée trois fois ici [à Naples] avec succès, par un orchestre médiocre» (cité par Pougin, page 20). Ces deux œuvres, très bien enregistrées à l’auditorium de Lugano, nous permettent d’entendre un style bien propres à cette époque, comme a notamment pu l’illustrer Etienne-Nicolas Méhul. Wolf-Dieter Hauschild ne dirige certes pas le meilleur orchestre du monde mais l’Orchestre de la Suisse italienne se montre parfaitement à son aise: le Minuetto de la Première Symphonie est superbe, comme d’ailleurs le quatrième mouvement, bondissant à souhait. Si les mélodies ne sont d’une imagination sans borne, leur écoute est très agréable et sont servies par des cordes tout en vélocité et des vents d’une grande espièglerie (les cors et la clarinette). Il en va de même pour la Seconde symphonie, œuvre en trois mouvements débutant par un beau Largo (qui n’est pas sans évoquer Joseph Haydn) avant que l’orchestre ne s’ébranle dans une partition encore une fois sans grande recherche mais qui sonne parfaitement.
Premier complément de ces deux symphonies, l’Ouverture de Zampa, certainement son opéra comique le plus connu: rappelant certaines ouvertures de Weber (Peter Schmoll) ou de Cherubini (Ali-Baba) mâtinées de fioritures à la Johann Strauss; l’interprétation qu’en donne l’Orchestre de la Suisse italienne est à la fois enlevée et distrayante et préfigure ce que pourront être certaines ouvertures d’opéras de Verdi comme la Force du destin. L’Ouverture de l’opéra Le Pré aux Clercs est également assez représentative de la musique de l’époque. Là aussi, certaines tonalités se rapprochent beaucoup de ce que pouvaient composer Auber (Le Domino noir) ou quelques autres musiciens de ce XIXe siècle naissant, utilisant force flûte piccolo et percussions (cymbales, caisse claire, grosse caisse) comme Rossini: on est là aussi assez séduit (en dépit d’une clarinette solo au son plus que perfectible, notamment dans les aigus) par une musique toujours aussi légère et distrayante.
Sébastien Gauthier
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