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06/01/2000
Piotr Tchaïkovski : Grande sonate op. 37, Album pour les enfants op. 39, Douze pièces de difficulté moyenne op. 40, Romance op. 5, Valse-Scherzo op. 7, Capriccio op. 8

Mikhail Pletnev (piano)
Melodyia 743221 66975 2 (2 CD)

Si l’on en juge à l’aune des salles de concert, Tchaïkovski – qui se considérait avant tout comme un compositeur d’opéra – semble n’avoir écrit pour le piano que son célébrissime premier concerto. Quoique loin d’être méconnue, même sa Grande Sonate ne figure (quasiment) jamais au programme de nos pianistes préférés. La réédition de ces interprétations miraculeuses de Mikhail Pletnev (prononcez Pletnov) permet de faire une mise au point bienvenue sur la production pianistique du compositeur russe. Malgré quelques beaux passages, et en particulier un beau dernier mouvement, Pletnev rend évident que Tchaïkovski avait bien plus à offrir que cette virtuosité un peu étouffante de cette sonate, dont les meilleurs moments évoquent (cependant) Schumann. Son Album pour les enfants, dont certaines pièces peuvent effectivement être jouées par des pianistes débutants, est l’une des plus belles réussites de la littérature pianistique pour débutants, et, partant, comble tout à fait les mélomanes adultes. Et si Pletnev ne les joue à vrai dire pas exactement comme un débutant, on est émerveillé par sa manière d’atteindre une réelle profondeur par la simplicité et la pudeur. Les Douze pièces de difficulté moyenne sont un peu plus difficiles (et demandent parfois une technique plus que moyenne) : avec leurs thèmes sans cesse répétés et variés, les pièces sont typiques du romantisme de Tchaïkovski, qui ne se prive pas, ici et là, de s’amuser, grâce à l’élégance d’un rythme de valse ou à agencement très efficace de traits. Avec la Romance (on croirait un Nocturne), la Valse-Scherzo et le Capriccio, l’influence de Chopin (combinée à celle de Schumann, notamment pour la juxtaposition des humeurs) se fait évidente. Avec un toucher transparent, Pletnev donne des interprétations idéalement variées, vivantes, d’une intelligence rare. Ainsi magnifiée, la musique pour piano solo de Tchaïkovski remplirait avec bonheur nos salles de concert...


Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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