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07/22/2012
Ludwig van Beethoven : Sonates n° 1, opus 2 n° 1, n° 4, opus 7, n° 5, opus 10 n° 1, n° 15, opus 28, n° 26, opus 81a «Les Adieux», et n° 27, opus 90

Christian Leotta (piano)
Enregistré à l’auditorium Gustav Mahler de Dobbiaco (mai 2011) – 145’44
Double album ATMA ACD2 2489 (distribué par Intégral) – Notice de présentation en français, anglais et italien





ATMA a confié à Christian Leotta (né en 1980) le soin d’une nouvelle intégrale des Sonates de Beethoven, mettant en avant le fait qu’«à Montréal en 2002, alors qu’il n’avait que vingt-deux ans, Christian Leotta est devenu le plus jeune pianiste depuis Daniel Barenboim à entreprendre l’exécution de [cette intégrale] en une même série de récitals donnés en moins d’un mois». Marathonien de Beethoven, il a depuis joué plusieurs fois ce monument dont il maîtrise indubitablement le texte. Mais à l’écoute de ce quatrième volume de l’intégrale, on en vient à croire que les choses sont allées trop vite pour lui. La dose d’égocentrisme et d’immodestie est telle dans le Beethoven du pianiste italien qu’elle empêche d’entendre autre chose qu’une volonté d’être original à tout prix – dans le détachement m’as-tu-vu de certaines notes, dans ces accents soudains et sur-interprétés, dans cette excentricité grotesque.


Ainsi du début des deux premiers mouvements des Adieux, abordé dans un silence et une lenteur exagérés, au point de créer un vide que l’interprète ne comble jamais... alors que le reste de cette Vingt-sixième Sonate manque d’épaisseur et présente, malgré la légèreté de son coloris, d’épisodiques raideurs. En dépit du souci apporté à la découpe des phrasés et au polissage du son, l’ennui guette encore dans la Vingt-septième Sonate, dont le second mouvement s’empâte dangereusement. D’un allant soutenu, la Cinquième Sonate présente davantage d’unité, le premier mouvement offrant moins de temps morts (Allegro molto e con brio) mais bien trop de précipitation (Prestissimo); on touche le fond, en revanche, dans le délicat Adagio molto – irrémédiablement gâché par une emphase hors de propos et par la multitude de coquetteries hédonistes qui ralentissent son déroulé et ridiculisent son message. On pourra également ranger la Quinzième Sonate dans le rayon «emphase & coquetteries» de sa discothèque... le Scherzo de cette Pastorale pouvant être tenu pour un modèle du genre.


La Première Sonate – d’une belle intensité – et la Quatrième – d’une grande délicatesse – sont moins caricaturales des excès précédemment dénoncés et retrouvent une sobriété salutaire. Christian Leotta a les moyens de devenir un bon interprète de Beethoven, mais aura-t-il l’humilité de remettre en question ses certitudes et de faire mûrir son approche du «Nouveau Testament» de la littérature pianistique? Une cure chez Kempff, Brendel ou Kovacevich ne lui serait, en tout cas, pas inutile.


Le site de Christian Leotta


Gilles d’Heyres

 

 

 

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