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05/03/2012
Johann Sebastian Bach : Capriccio über die Abreise des geliebten Bruders BWV 992
Joseph Haydn : Andante con variazioni Hob. XVII:6 – Sonate No. 62 Hob. XVI:52
Ludwig van Beethoven : Sonates No. 10 Op. 14 No. 2, et No. 31, Op. 110

Friedrich Gulda (piano)
Enregistré au Festival de Schwetzingen (3 juin 1959) – 73’
Hänssler Classic 93.704 (distribué par Intégral)





Le Festival de Schwetzingen, qui fête ce printemps son soixantième anniversaire, présente la particularité de fonctionner sur deux plans radicalement différents. Sur place les salles intimistes d’un château XVIIIe siècle qui accueillent un public trié sur le volet (quelques centaines de personnes à peine à chaque fois), véritable « Arcadie musicale » comme le festival se plaît lui-même à s’intituler, et d’autre part une diffusion radiophonique extrêmement large, le label « Schwetzinger Festspiele » s’exportant bien dans de nombreux pays. Dès le départ il s’est agi d’une manifestation organisée par une chaîne de radio (initialement la SDR, aujourd’hui la SWR de Stuttgart), ce qui explique que TOUT y ait été non seulement diffusé mais méthodiquement archivé. Soit un fonds où devraient en principe pouvoir être retrouvés environ 2000 concerts et cent quarante opéras, dont quarante créations mondiales…


Le problème est aujourd’hui non pas de publier tout cela mais d’y dénicher ce qui discographiquement peut y mériter l’attention. Et pour l’instant les titres déjà parus dans cette nouvelle collection Hänssler témoignent d’une remarquable clairvoyance artistique. Ce récital du pianiste Friedrich Gulda, daté du 3 juin 1959, est ainsi une merveille indiscutable, de surcroît superbement enregistré, piano capté d’assez près mais très équilibré, et quasiment pas de bruits de salle (de rares toux, aucun applaudissement prématuré…). Plus que dans ses enregistrement de studio de la même époque, qui dissuadent parfois par une approche sèche voire une mécanique digitale trop impérieuse, Gulda se montre ici un pianiste tout à la fois raffiné et exigeant, qui ne laisse aucun détail dans l’ombre mais sait se montrer aussi agréable voire plein d’humour. La première partie du récital et un pur joyau : très joli Caprice sur le départ de mon frère aimé de Bach, puis des Haydn d’une grande pertinence de construction qui font regretter que Gulda ait aussi peu souvent abordé ce compositeur dans sa discographie officielle. Après l’entracte les Dixième et Trente-et-unième Sonates de Beethoven sont un peu moins indispensables, parce que là on dispose de bons témoignages de l’art de Gulda en studio dans ces mêmes œuvres, avec les mêmes qualités et les mêmes petits défauts (quelque chose d’un peu cassant dans l’approche digitale...). Mais l’art du pianiste reste toujours d’une perfection confondante et ici la présence du public semble arrondir quelques angles, sans concession aucune, cela dit. Un magnifique récital et un complément indispensable, au moins pour les trois premières œuvres du programme, à la discographie officielle du pianiste autrichien. Aucun amateur de très grandes pointures du piano ne pourra se dispenser d’un tel détour.


Laurent Barthel

 

 

 

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