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04/11/2012
“A Music Party”
Johann Christian Bach : Quintettes en ré majeur, opus 22 n° 1, en fa majeur, opus 22 n° 2, en ré majeur, opus 11 n° 6, en ut majeur, opus 11 n° 1, et en fa majeur, opus 11 n° 3 – Sextuor en ut majeur

Amarillis
Enregistré en l’église Sainte Geneviève de Courtomer (11-14 octobre 2010) – 75’46
agOgique AGO003 (distribué par Harmonia mundi) – Notice bilingue (français et anglais) d’Héloïse Gaillard





Sélectionné par la rédaction


La figure tutélaire de Johann Sebastian Bach ne doit pas pour autant occulter les talents musicaux de ses quatre principaux fils au nombre desquels figure en bonne place Johann Christian (1735-1782). Auteur de nombreuses œuvres dans tous les styles, qu’il s’agisse de symphonies, de sonates, d’opéras comme Zanaida ou Amadis de Gaule, il reste néanmoins encore un compositeur à découvrir. Aussi est-ce avec joie que l’on écoute ce disque, réalisé sous la double houlette de la hautboïste Héloïse Gaillard (par ailleurs auteur de la notice d’accompagnement) et de la claveciniste Violaine Cochard, toutes deux codirectrices de l’ensemble Amarillis.


Dans son indispensable livre consacré aux Fils Bach (Fayard), Marc Vignal n’hésite pas à dire que les six Quintettes pour flûte, hautbois, violon, alto et basse de l’Opus 11 comptent «parmi les plus belles productions de l’auteur. On peut voir en eux le sommet de sa musique de chambre» (p 256). Publiés à l’été 1774 mais peut-être composés deux ou trois ans plus tôt, ils révèlent effectivement une imagination mélodique et rythmique tout à fait incroyables, nouveaux témoignages des talents de Johann Christian. Si le Sextuor en ut (1778), d’ailleurs longtemps attribué à son frère aîné Johann Christoph Friedrich Bach (1732-1795), ne recèle en revanche aucune véritable trouvaille musicale (s’il fait par exemple appel à deux cors en sus des instruments à cordes et de la basse continue, il ne leur donne en vérité aucun rôle, les cantonnant à quelques sons filés), il n’en va pas de même pour les deux quintettes de l’Opus 22, qui témoignent d’importants «contrastes de timbres, les cordes et vents [y étant] traités avec liberté et imagination» (op. cit., p 276).


La prestation de l’ensemble Amarillis est excellente dans des œuvres qui ne connaissent malheureusement pas une grande notoriété, ni une grande représentation au disque. Les deux quintettes de l’Opus 22 permettent d’entendre une magnifique flûte (tenue par Amélie Michel) et un très beau hautbois (Héloïse Gaillard) dans le premier mouvement (Allegro) du Quintette en ré majeur, le deuxième mouvement s’avérant plus bucolique, assez doux, jouant sur les variations mélodiques, versant dans l’atmosphère nostalgique grâce au violoncelle et au clavecin. Quant au troisième mouvement, il rappelle quelque peu les traits du Septett Nännerl de Mozart, prouvant une fois encore la veine viennoise de Johann Christian Bach. Le second quintette, en fa majeur cette fois-ci, frappe par le volontarisme du premier mouvement, son second mouvement permettant à l’alto de Fanny Paccoud de dispenser un superbe lyrisme, là aussi épaulée par un très beau hautbois baroque.


Les trois autres quintettes font la part belle aux vents: là aussi, c’est la flûte et le hautbois qui dominent l’ensemble soit qu’ils jouent de concert (Allegro du Quintette n° 6), soit qu’ils interviennent séparément (Allegro assai de ce même quintette, emmené de façon enjouée par la flûte, par ailleurs extrêmement virtuose dans le Menuetto con variazioni du Quinette n° 1, ou le Rondo. Allegretto du Quintette n° 3, où le premier rôle échoit au hautbois). Pour autant, et c’est un trait remarquable, chaque instrumentiste bénéficie de son heure de gloire, les cordes ayant bien évidemment plus d’une phrase à chanter en soliste. Le Sextuor, notamment dans ses deux mouvements rapides, est surtout intéressant pour le rôle qui est conféré au clavecin, les cors, nouveaux intervenants, ayant, comme on l’a déjà signalé, peu de choses intéressantes à nous raconter. Pour autant voici un disque tout à fait remarquable, tant pour la qualité de l’interprétation que pour l’enrichissement musicologique auquel il contribue.


Le site de l’ensemble Amarillis


Sébastien Gauthier

 

 

 

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