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03/16/2012 Georges Enesco: Suite pour piano en ré majeur, opus 10: Pavane – Impromptu concertant pour violon et piano en sol majeur – Ballade pour violon et piano, opus 4: Andante – Konzertstück pour alto et piano – Cantabile et Presto pour flûte et piano – Nocturne et Saltarello pour violoncelle et piano – Pastorale, Menuet triste et Nocturne pour violon et piano à quatre mains (*) – Légende pour trompette et piano – Aubade pour trio à cordes – Sérénade lointaine, trio pour piano, violon et violoncelle – Tarantelle pour violon et piano
Vincent Lucas (flûte), Frédéric Mellardi (trompette), Tatiana Samouil (violon), Gérard Caussé (alto), Justus Grimm (violoncelle), Claudia Bara, Carmen-Elena Rotaru (*) (piano)
Enregistré en l’église évangélique Saint-Marcel, Paris (juin 2011) – 76’03
Indésens! INDE 036 (distribué par Codaex) – Notice en français et en anglais
Sélectionné par la rédaction
Né sous l’impulsion de Claudia Bara, qui réunit autour de son piano cinq musiciens expérimentés, le programme de ce bel album est entièrement consacré à la musique de chambre encore trop peu connue du jeune Georges Enesco entre 1895 et 1906. La qualité de la prestation musicale en fait un événement d’exception.
Souvent sans numéro d’opus, par deux fois des mouvements uniques d’œuvres plus étendues, les onze pièces de style encore romantique marquent le rapide éveil d’un jeune compositeur de quatorze ans sous influence brahmsienne, ou sous celle de son maître Gabriel Fauré, vers une écriture de fusion plus personnelle, les fragrances roumaines fugitives mais sciemment mises en valeur. La facture en est d’emblée remarquablement équilibrée et solide.
La partition la plus connue est peut-être le Konzertstück de 1906 écrit pour le concours du Conservatoire de Paris et admirablement défendu ici par l’altiste Gérard Caussé, très en forme, et la pianiste roumaine à l’origine de ce beau projet. Légende pour trompette et piano, autre pièce de concours de la même année, est parmi les plus belles, l’interprétation virtuose et émouvante de Frédéric Mellardi d’une élégance éblouissante. Le piano efficace de Claudia Bara n’est absent que lors d’Aubade pour trio à cordes mais les trois instrumentistes touchent davantage sous d’autres climats: la violoniste Tatiana Samouil, lors du «Menuet triste», mouvement central très original d’une pièce de 1900 dont l’accompagnement est pour un étonnant piano à quatre mains, Caussé, dans le Konzertstück, et le fougueux Justus Grimm (violoncelle) dans l’intense Nocturne et Saltarello de 1897. Par ailleurs, on apprécie la richesse des timbres de la flûte de Vincent Lucas qui rendent pleinement justice à Cantabile et Presto, joyau de concours de 1904. C’est un ensemble réjouissant.
Christine Labroche
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