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03/15/2012
«Sinfonia»
Johann Sebastian Bach: Cantate BWV 29 «Wir danken Gott»: Sinfonia – Cantate BWV 150 «Nach dir, Herr, verlanget mich»: Sinfonia – Cantate BWV 42 «Am Abend aber desselbigen Sabbats»: Sinfonia – Cantate BWV 35 «Geist und Seele wird verwirret»: Concerto et Sinfonia (deuxième partie) – Cantate BWV 156 «Ich steh mit einem Fuss im Grabe»: Sinfonia – Cantate BWV 196 «Der Herr denket an uns»: Sinfonia – Cantate BWV 31 «Der Himmel lacht!»: Sonate – Cantate BWV 152 «Tritt auf die Glaubensbahn»: Concerto – Cantate BWV 169 «Gott soll allein mein Herze haben»: Sinfonia – Cantate BWV 12 «Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen»: Sinfonia – Cantate BWV 52 «Falsche Welt, dir trau ich nicht»: Sinfonia – Cantate BWV 142 «Uns ist ein Kind geboren»: Concerto – Cantate BWV 146 «Wir müssen durch viel Trübsal»: Allegro – Cantate BWV 182 «Himmelskönig, sei wilkommen»: Sonate – Cantate BWV 174 «Ich liebe den Höchsten»: Sinfonia concerto – Cantate BWV 21 «Ich hatte viel Bekümmernis»: Sinfonia – Cantate BWV 18 «Gleichwie der Regen»: Sinfonia – Cantate BWV 75 «Die Elenden sollen essen»: Sinfonia
Accademia Bizantina, Ottavio Dantone (direction)
Enregistré en l’église San Girolamo de Ravenne (3-7 janvier 2011) – 73’24
Decca 478 2718 (distribué par Universal) – Notice trilingue (anglais, français et allemand) de Clifford Bartlett
Que voilà une riche idée: rassembler sur un même disque plusieurs extraits orchestraux (des sinfonias ou des mouvements épars) issus de quelques-unes des multiples cantates composées par Johann Sebastian Bach (1685-1750)! Une manière finalement fort originale de parcourir ce vaste répertoire qui permet aux musiciens de l’Accademia Bizantina de mettre en exergue leurs nombreux talents.
Que ce soit dans la Sinfonia de la Cantate BWV 29 (dont le thème est celui du «Prélude» de la Troisième Partita pour violon) ou dans la Cantate BWV 31, les trompettes brillent par leur éclat et leurs joyeuses mélodies, magnifiquement accompagnées par l’orgue dans le premier extrait. L’orgue, restons-y: jouant de manière très allante, il irradie ce Concerto inaugurant la Cantate BWV 35 (épaulé à cette occasion de bois virevoltants), rappelant à ceux qui l’auraient oublié que ce fut un instrument utilisé par Bach dans de multiples contextes, tant religieux que profanes. Les flûtes (dans la Cantate BWV 142), les hautbois et les bassons (dans la Cantate BWV 42) illustrent encore une fois la virtuosité du Cantor à l’égard de ces instruments qui ont par ailleurs fait l’objet de tant de concertos spécifiques. On sait que Bach a réutilisé les matériaux de certains concertos de Vivaldi, se contentant même parfois de seulement les retranscrire: se souvient-on qu’il a en plus d’une occasion eu recours aux mêmes mélodies, aux mêmes thèmes dans des pièces fort différentes ? Ainsi, la Sinfonia de la Cantate BWV 52 reprend-elle presque à la note près le premier mouvement du Premier Concerto Brandebourgeois, celle de la Cantate BWV 174 réutilisant celui du Troisième Brandebourgeois. Avant de se laisser emporter par le hautbois de la Cantate BWV 156 ou par le canon que nous offrent les solistes (hautbois là encore mais aussi flûte à bec, violon...) dans la Cantate BWV 152, on écoutera là aussi avec amusement le thème de tel ou tel concerto pour clavier, repris par les Sinfonias des Cantates BWV 169 et BWV 146.
Dans cette agréable promenade, les musiciens de l’Accademia Bizantina sont excellents même si l’on peut regretter ici ou là quelque affectation dans le jeu (le violon solo et l’orgue dans la Sinfonia de la Cantate BWV 169), Ottavio Dantone dirigeant l’ensemble avec une verve constante et un plaisir communicatif. Une façon à la fois originale et plaisante d’aborder le monde des cantates de Bach qui, il faut le reconnaître, fait encore malheureusement peur à certains...
Le site de l’Accademia Bizantina
Sébastien Gauthier
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