About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

03/03/2012
Serge Prokofiev : Toccata, opus 11 – Dix Pièces pour piano, opus 12 – Sonate n° 2, opus 14 – Sarcasmes, opus 17 – Visions fugitives, opus 17

Abdel Rahman El Bacha (piano)
Enregistré à la Ferme de Villefavard (12-15 juillet 2011) – 78’
Mirare MIR 165 (distribué par Harmonia mundi) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Abdel Rahman El Bacha (né en 1958) offre un programme Prokofiev cohérent et pas rabâché, se concentrant sur les années 1912-1917, c’est-à-dire la période pendant laquelle l’élève du Conservatoire de Saint-Pétersbourg compose la première version (aujourd’hui perdue) du Deuxième Concerto pour piano (une période intensément créative où rayonne le futurisme du récipiendaire du prix Anton Rubinstein). Les années passent et le toucher du pianiste français d’origine libanaise – signataire d’une récente intégrale des Concertos chez Fuga Libera et qui reçut en 1983 (des mains de la veuve de Prokofiev) le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour un disque au programme voisin chez Forlane – est toujours aussi impeccable. La noblesse du geste donne à ce jeune Prokofiev un aspect aristocratique, voire intellectuel ou hautain, qui tranche avec tant d’autres interprétations.


Cette assurance du doigté diffuse un fluide étincelant dans la mécanique bien huilée de la Deuxième Sonate, dont les idées nouvelles et expérimentales prennent vie avec panache. On aimerait pourtant une virtuosité plus violente par moments, une imagination plus débridée (dans les Dix Pièces par exemple). Si elle n’est nullement en contradiction avec le style du Prokofiev des années 1910, la froideur du jeu fait regretter que cette frappe un tantinet monochrome manque d’une touche de folie pour dépeindre les Visions fugitives ou la Toccata, qui pourront ici sembler trop sages. Les tempos mesurés donnent parfois l’envie de voir l’interprète «lâcher la bride» – ainsi qu’il le fait d’ailleurs dans Sarcasmes, sommet de cet album Mirare de haute tenue mais dont le caractère bien peu russe pourra surprendre (vu l’ambition de réunir «toutes les œuvres pour piano des dernières années passées en Russie par le jeune Prokofiev»).


Gilles d’Heyres

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com