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02/29/2012
«Liszt & the Devil»
Franz Liszt : Eine Faust Symphonie (version pour deux pianos), S. 647 – Zweiter Mephisto Walzer (version pour piano à quatre mains), S. 600

Pascal Devoyon, Rikako Murata (piano)
Enregistré à Tokyo (19-21 janvier 2011) – 69’53
Regulus RGCD-1030 (distribué par Intégral)





Après avoir brillé comme peu de Français de sa génération dans les concours internationaux – deuxième au Busoni en 1974, troisième à Leeds en 1975 (ex-æquo avec András Schiff, derrière Dmitri Alexeïev et Mitsuko Uchida) et deuxième au Tchaïkovski en 1978 (ex-æquo avec André Laplante, derrière Mikhaïl Pletnev) – Pascal Devoyon (né en 1953) s’est fait plus discret: parti s’installer à Berlin, il y enseigne depuis de nombreuses années. Après un excellent programme de musique française du XXe siècle (voir ici), un disque, toujours chez Regulus, vient de nouveau témoigner de la qualité du duo qu’il forme depuis 2006 avec son élève et épouse Rikako Murata, troisième prix au concours de Porto en 2000.


Alors que les derniers feux de l’année Liszt sont désormais éteints, cet enregistrement n’en pas moins mérite l’attention, car sous le titre pas vraiment indispensable de «Liszt & the Devil» (en anglais dans le texte), il propose des versions peu usuelles de deux œuvres dont les partitions originales ont été dédiées chacune à un compositeur français. C’est Berlioz qui reçut en effet la dédicace de la Faust-Symphonie (1854/1857/1880), hommage logique à l’auteur de La Damnation de Faust (dont certaine «Marche hongroise» flatta, en ces années révolutionnaires, le nationalisme magyar) qui avait en outre fait découvrir Goethe à son cadet, ainsi que le rappelle la notice (en japonais, anglais, allemand et français). Comme pour la plupart de ses partitions orchestrales (à commencer par douze de ses treize poèmes symphoniques), Liszt lui-même en établit dès 1856 une version pour deux pianos (et édita par ailleurs transcription pour piano seul du deuxième mouvement, «Marguerite»), révisée en 1860 et 1863.


Il ne s’agit ici nullement d’une réduction, mais d’une adaptation, certains passages étant significativement différents de la partition originale pour orchestre: autrement dit, il faut la considérer comme une œuvre pour deux pianos en tant que telle, et non pas comme une alternative dégradée de l’orchestre. De même que Thomas Hitzlberger et Georg Schütz chez cpo voici une vingtaine d’années, Devoyon et Murata optent pour la première version, c’est-à-dire celle avec conclusion purement instrumentale (par conséquent sans le chœur d’hommes qui conclut la seconde version). Mais que se soit le fait d’instruments (Yamaha) de meilleure qualité, d’une prise de son plus flatteuse ou d’un jeu plus abouti, le duo franco-japonais apparaît pianistiquement plus séduisant que le duo allemand, qui privilégiait davantage la sécheresse et la rapidité.


Ce disque possède un autre atout, puisqu’il est complété par une pièce peu connue, la Deuxième Méphisto-Valse (1881) pour orchestre: «respectueusement et amicalement» dédiée à Saint-Saëns, elle est encore plus rare dans sa version pour piano à quatre mains (il en existe par ailleurs une pour piano seul).


Le site du duo Devoyon-Murata
Le site de Pascal Devoyon
Le site de Rikako Murata


Simon Corley

 

 

 

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