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02/14/2012
Johann Sebastian Bach : Sonates pour flûte et basse continue en fa mineur, BWV 1033, en sol mineur, BWV 1034, et en fa majeur, BWV 1035 – Suite pour flûte et basse continue en ré mineur, BWV 997 – Sonate pour flûte ténor et clavecin concertant en sol mineur, BWV 1030 b

Hugo Reyne (flûte), Pierre Hantaï (clavecin), Emmanuelle Guigues (viole de gambe)
Enregistré au Temple de Lourmarin (5-7 décembre 2006 et 21-23 avril 2007) – 70’
Mirare MIR 038 (distribué par Harmonia mundi) – Notice trilingue (français, anglais et allemand) de Hugo Reyne





Dès les premières notes, l’auditeur se trouve transporté dans cette atmosphère si douce et intime des salons du XVIIIe siècle où son regard est susceptible de croiser celui d’une élégante comme cette Dame au voile (1768) peinte par Alexandre Roslin (1718-1793) et qui illustre la couverture de ce disque magnifique.


Les Sonates pour flûte de Johann Sebastian Bach (1685-1750) demeurent mystérieuses à plus d’un titre. La date de leur composition s’avère quelque peu incertaine même si la Sonate BWV 1034 semblerait dater de 1724 et la Sonate BWV 1035 peut-être de 1741; on n’en sait pas davantage, la première publication de ces œuvres ne datant en effet que de 1867. Leur paternité a également été sujette à caution: certaines pouvaient être de la main de Carl Philipp Emanuel Bach, le plus jeune fils du Cantor, d’autres de la plume de Quantz voire de Benda. Enfin, l’instrument ad hoc pour les jouer a également été l’objet de choix divers et variés; en l’espèce, Hugo Reyne utilise une flûte à bec (comme Frans Brüggen dans son enregistrement de 1976 paru chez Teldec) sauf dans la Sonate BWV 1030 b, pour laquelle une flûte ténor est requise.


Hugo Reyne, grand spécialiste de ce répertoire, flûtiste émérite, a choisi, accompagné du claveciniste Pierre Hantaï et de la gambiste Emmanuelle Guigues, d’interpréter dans le cadre de ce disque quatre sonates pour flûte et basse continue auxquelles ils ont ajouté la Suite en ré mineur BWV 997 qui, à l’origine, est pourtant destinée au luth, la pièce pouvant également être jouée au clavecin à l’instar de la Suite BWV 996. Ce qui frappe dès la première écoute, ce sont les sonorités de cette flûte à bec: fragilité, douceur, couleurs... On est immédiatement séduit par le jeu d’Hugo Reyne qui alterne avec une facilité déconcertante passages extrêmement techniques (l’Allegro de la Sonate BWV 1034 illustré par un art du détaché tout à fait extraordinaire, un non moins bel Allegro dans la Sonate BWV 1033) et phrases d’une souplesse absolue, où le discours est plus naturel que jamais (l’Andante de la Sonate BWV 1034). Même si, parfois, les sonorités s’avèrent quelque peu étranges, victimes en de rares occasions d’une justesse imparfaite (l’Adagio ma non tanto de la Sonate BWV 1035), la flûte à bec de Reyne est idéale pour servir ces partitions qui, à bien y regarder, n’encombrent pas les bacs des disquaires. Que serait Hugo Reyne en l’espèce, en dépit de ses mérites évidents, sans ses partenaires que sont Pierre Hantaï et Emmanuelle Guigues? Car ces sonates requièrent toutes trois instruments et, même si la flûte occupe évidemment le devant de la scène, le clavecin et la viole de gambe se voient confier des parties très importantes qui sont plus que de l’accompagnement: il suffit par exemple d’écouter les «Menuets I et II» de la Sonate BWV 1033, l’Allegro et l’Allegro assai de la Sonate BWV 1035 où, là aussi, les performances techniques du clavecin et de la viole de gambe méritent d’être saluées.


En définitive, mais la seule lecture du nom des interprètes pouvait le laisser augurer, voici sûrement la version de référence de ces sonates qui viennent une fois encore illustrer le génie de Johann Sebastian Bach.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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