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02/13/2012
«Debussy, 2 pianos & 4 mains»
Claude Debussy : Petite suite – Première Suite pour orchestre (version pour quatre mains) – Prélude à l’après-midi d’un faune (version pour deux pianos) – Lindaraja – En blanc et noir

Philippe Cassard, François Chaplin (piano)
Enregistré à la MC2 de Grenoble (juillet 2011) – 68’24
Decca 476 4813 (distribué par Universal) – Notice de présentation en français et en anglais





«Debussy. L’œuvre pour piano»
Claude Debussy : Préludes, Premier et Second Livres (#) – Estampes (&) – Images oubliées (&) – D’un cahier d’esquisses (&) – Masques (&) – Images, Première et Seconde Séries (&) – L’Isle joyeuse (&) – Rêverie (~) – Etudes (~) – Elégie (~) – Morceau de concours (~) – Berceuse héroïque (~) – Deux Arabesques (~) – Ballade (~) – Nocturne (~) – Hommage à Haydn (~) – Pour le piano (~) – La plus que lente (~) – Valse romantique (~) – Suite bergamasque (~) – Danse bohémienne (~) – Mazurka (~) – Danse (Tarentelle styrienne) (~) – Le petit nègre (~) – Children’s Corner (~) – Les Soirs illuminés par l’ardeur du charbon (+) – Pour le Vêtement du blessé (+)
Philippe Cassard (piano)
Enregistré à l’auditorium Maurice Ravel, Nanterre (7-9 juillet 1990 [#]), en l’abbaye royale de Fontevraud (19-21 mai 1991 [&] et octobre 1993 [~]) et à la MC2 de Grenoble (3 juillet 2011 [+]) – 113’27
Coffret de quatre disques Decca 476 4770 (distribué par Universal) – Notice de présentation en français et en anglais





En cette année du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Claude Debussy (1862-1918), Decca fait doublement confiance au piano de Philippe Cassard (né en 1962). D’une part en publiant une stimulante nouveauté, réunissant – avec le concours de François Chaplin, qui connaît son Debussy – des œuvres pour deux pianos et quatre mains. L’adaptation pour piano à quatre mains de la Première Suite pour orchestre (1884) – une œuvre de jeunesse dont Denis Herlin souligne, dans la notice, qu’elle «révèle déjà la forte personnalité et l’originalité du jeune musicien alors âgé de vingt ou vingt-et-un ans» – trouve ici sa première incursion au disque. D’un intérêt musical supérieur, la version pour deux pianos du Prélude à l’après-midi d’un faune (1897) n’est pas aisée à magnifier... sans flûte ni hautbois, sans tapis de cors ni frémissement de cordes. Le talent des interprètes n’en apparaît qu’avec davantage d’évidence, la force de l’ivoire irisant l’après-midi du prélude et faisant vrombir le faune (relevons, au passage, la superbe prise de son de Frédéric Briant). L’envoûtement n’est pas moins grand avec Lindaraja (1901), qui respire davantage les parfums luxuriants de la forêt amazonienne que ceux de l’Alhambra, à laquelle la pièce rend un hommage ravélien. Mieux servie par le disque, la suite En blanc et noir (1915) est ici remarquablement interprétée, retrouvant l’osmose de Gaby et Robert Casadesus sans s’approcher tout à fait de la flamme du duo Argerich-Kovacevich.


D’autre part, Decca réédite – avec soin et à prix cassé – les réputés Debussy enregistrés par Philippe Cassard entre 1990 et 1993 sur un Bechstein de 1898. Un instrument déroutant, parfois contrarié dans l’aigu et ronronnant dans le grave, mais qui bouscule l’oreille. Il permet à l’interprète d’offrir des Préludes d’un monolithisme hypnotisant (mais parfois pesant) ou encore des Images objectives (qui coulent de source mais refusent le mystère de l’évaporation du son). Un choix assumé par l’interprète, qui explique dans la notice avoir «trouvé chez un particulier de la région parisienne un Bechstein de concert somptueux construit en 1898. En le jouant, il m’a semblé comprendre ce que Debussy pouvait ressentir, entendre et éprouver. Sa musique pour piano se marie idéalement, singulièrement à l’évidence à toute la gamme de couleurs, de timbres, d’attaques, de vibrations, de possibilités d’expression lyrique offerte par un tel instrument: définition franche et précise des différents registres; éclat minéral tempéré des aigus, épaisseur, velouté, et cantabile naturel de tout le médium; basses profondes, bien timbrées, à partir desquelles se tissent et s’étagent de multiples plans sonores».


Il est vrai que la facture de l’instrument colore ce piano d’un parfum anachronique – comme si cette musique, qui parle le plus souvent de la profondeur des choses et de l’éternité immobile des âmes, retrouvait ici son insondable amertume. Cette impression résulte évidemment de l’expertise mûre et tranquille des doigts de Philippe Cassard, qui édifie les Children’s Corner en un «petit royaume de délicate féerie» (Harry Halbreich). Une féerie prolongée par l’enregistrement (en 2011 et sur Steinway cette fois-ci) de deux raretés du dernier Debussy, épurées et magnétiques: Pour le vêtement du blessé (1915) et Les Soirs illuminés par l’ardeur du charbon (1917). Ces quatre disques remplis à ras bord sont, avec le programme soigné du duo Cassard-Chaplin, un bon point de départ pour l’année Debussy.


Le site de Philippe Cassard
Le site de François Chaplin


Gilles d’Heyres

 

 

 

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