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01/22/2012
Benjamin Britten : Suite pour violoncelle n° 3 en ut mineur, opus 87
Johann Sebastian Bach : Suite pour violoncelle n° 6 en ré majeur, BWV 1012
György Ligeti : Sonate pour violoncelle

Miklós Perényi (violoncelle)
Enregistré à l’Auditorium de la Radio-télévision suisse, Lugano (6-8 août 2009) – 58’23
ECM New Series 476 4166 (distribué par Universal) – Notice en anglais et allemand





Voilà un violoncelliste hongrois trop peu connu malgré sa trentaine de disques et ses concerts réguliers au Théâtre de la Ville à Paris (voir par exemple ici), alors qu’il a cette année soixante-quatre ans. Sa dernière production discographique est en effet en tout point exemplaire. Il y manifeste, dans des pages aussi redoutables que variées, une hauteur de vue ainsi qu’une maîtrise technique absolument remarquables.


Dans la Troisième Suite (1972) de Benjamin Britten (1913-1976), une des dernières œuvres du compositeur britannique, dédiée à son ami Mstislav Rostropovitch, il se joue des difficultés de toutes sortes, comme accumulées avec autant de perversité que de gourmandise par un esprit libre se moquant allègrement des modes, et adapte son jeu à tous les climats émaillant cette divagation instrumentale. La technique, pourtant omniprésente, sait pourtant se faire oublier au profit de la musicalité. Le legato du violoncelliste et sa fluidité, rappelant une peu celle d’un de ses maîtres, Pau Casals, dans l’avant-dernier mouvement, sont notamment impressionnants. On admire aussi la souplesse de son archet comme l’intensité de son interprétation dans la passacaille finale. Globalement un peu plus rapide que Truls Mørk (Virgin Classics), il paraît plus aérien mais son interprétation se situe clairement au même niveau, exceptionnel, au point de regretter que les deux autres Suites ne figurent pas sur le présent disque.


Mêmes sentiments finalement à l’écoute de la Sixième Suite (1720) de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), la dernière et la plus difficile, celle que Casals avait travaillée toute sa vie le samedi et le dimanche. Le discours est d’une élégance constante, sa simplicité et sa musicalité étant le fruit d’une évidente maturation dont devrait s’inspirer bon nombre de jeunes interprètes qui, à l’instar d’Ophélie Gaillard (Ambroisie puis Aparté), se précipitent sur les Suites de Bach pour les enregistrer, parfois deux fois à quelques petites années de distance, alors qu’ils n’ont que peu à dire, même plus rapidement que dans des interprétations consacrées.


Les immenses talents de Miklós Perényi sont confirmés, dans le présent disque, dans un tout autre répertoire puisqu’il achève son récital par la Sonate (1948-1953) de György Ligeti (1923-2006). Un «Dialogue», incroyablement baroque, précède un «Caprice» jubilatoire où l’interprète mène avec beaucoup de sûreté un discours d’une clarté exemplaire, là où Emmanuelle Bertrand (Harmonia mundi), pourtant remarquable, paraît, en regard, s’appesantir à l’excès.


L’ensemble est d’autant plus recommandable que les enregistrements sont réalisés avec autant de soin que de naturel. On apprécie notamment l’équilibre de celui de la Suite de Bach qui n’est pas plombé comme c’est trop souvent le cas par une réverbération d’église aussi déplacée que nuisible à la limpidité des plans sonores.


Stéphane Guy

 

 

 

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