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01/06/2012
George Onslow : Sextuor pour piano, vents et contrebasse, opus 30 (*) – Septuor pour piano, vents et contrebasse, opus 79 (*) – Nonetto pour vents et cordes, opus 77 (#) – Quintette à vent, opus 81
Ensemble Initium: Edouard Sabo (flûte), Armel Descotte (hautbois), François Lemoine (clarinette), Batiste Arcaix (basson), Frank Sibold (#) (basson), Stéphane Bridoux (*), Julien Desplanque (cor), Yann Dubost (contrebasse) – Ensemble Contraste: Pierre Fouchenneret (violon), Arnaud Thorette (alto), Antoine Pierlot (violoncelle), Johan Farjot (piano)
Enregistré à Vincennes (octobre et décembre 2010) – 134’
Album de deux disques Timpani 2C2185 (distribué par Naïve) – Notice (en français et en anglais) de Viviane Niaux





Les ensembles Initium et Contraste ont eu l’heureuse initiative de réunir les quatre pièces qui représentent l’intégrale de la musique de chambre avec vents de George Onslow (1784-1853). L’œuvre du compositeur se constitue principalement de pièces pour cordes, certaines avec piano, et ce sont encore les cordes et le piano qui viennent ici en soutien ou en sublimation des bois et du cor, la seule exception étant le Quintette à vent de 1850. Les quatre œuvres sont rigoureusement construites en quatre mouvements classiques dans un esprit encore viennois. Il y souffle cependant un vent revivifiant si ce n’est que par l’élégance et la fluidité aérée du style, par les rythmes allants et le charme mélodique, par l’alliance des sonorités et par les audaces instrumentales et chromatiques de ce compositeur enfin redécouvert mais longtemps méconnu.


Auvergnat d’origine franco-anglaise, Onslow – que Berlioz, tantôt collègue, tantôt rival, comptait «parmi les plus grands harmonistes de l’époque» – était violoncelliste compétent et pianiste virtuose. Son écriture pour piano confère aux deux partitions avec piano un net caractère concertant. Le Sextuor de 1825, son unique partition pour vents avant 1848, donne un rôle prédominant au piano en particulier lors des rivières enchaînées de l’Allegro et de l’Andante con variazioni dont le pianiste Johan Farjot s’acquitte avec une légèreté véloce tout à fait convaincante. Composé pour piano, flûte, clarinette, basson, cor et contrebasse le Sextuor exige pareille vélocité des vents lors des traits solistes qui soudain dominent. La dédicace à Hummel évoque une possible influence du Septuor opus 74 de celui-ci mais l’effectif est tout à fait différent. Comme pour son Septuor beaucoup plus tardif (1849), Onslow écarte les cordes à la seule exception d’une contrebasse agile dont la présence relève plus probablement de son amitié et de son admiration pour Dragonetti. Le piano garde sa prédominance brillante mais la grande clarté des lignes et les élans mélodiques de l’Opus 79 tendent vers un équilibre instrumental plus marqué, bien mis en valeur par les musiciens des deux ensembles qui en accentuent le caractère plus lyrique et plus grave, parfois au dépens, peut-être, d’instants plus mordants.


L’effectif et le style du Nonetto de 1850 s’équilibrent entre cordes et vents: les lignes mélodiques passent de tutti à soli et d’instrument en instrument, tous joliment mis en valeur, verve et fraîcheur alternant avec la profondeur expressive du premier romantisme. Ressortent plus particulièrement parmi les soli, la lumière et l’ombre du violon et de l’alto respectivement de Pierre Fouchenneret et d’Arnaud Thorette, mais les neuf instrumentistes apportent le grand sens du phrasé essentiel et font sonner l’œuvre, comme il se doit, tel un concerto pour petit orchestre. Les climats changeants et poétiques évoluent du brillant au sombre, du lumineux au tendrement nostalgique et on se doit d’admirer l’écriture rigoureuse, classique, canalisée mais inventive et belle. Composé presque à la suite, seul parmi les nombreux quintettes à cordes du compositeur, le Quintette à vent s’éloigne de nouveau du sentiment romantique malgré la superbe mélancolique du hautbois lors de l’Andante sostenuto. Ecrit pour des musiciens virtuoses et amis, il exige une grande maîtrise des instrumentistes d’autant plus qu’Onslow profite des dernières avancées de la facture instrumentale pour tenter des traits d’un charme vif, certains encore inouïs. L’Ensemble Initium ne déçoit pas, bien au contraire, la qualité de la prise de son magnifiant encore la conduite des lignes et la transparence des strates.


Ce renouveau d’intérêt pour la musique de George Onslow doit beaucoup à Viviane Niaux, fondatrice en 1994 de l’association et administratrice du site qui lui sont consacrés et auteur, outre de nombreux écrits à son sujet, de la présente notice, concise, claire, informative et de grande qualité.


Le site de l’Ensemble Initium
Le site de l’Ensemble Contraste


Christine Labroche

 

 

 

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