About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

11/11/2011
«Vespro a San Marco»
Antonio Vivaldi : Deus in adjutorium – Dixit Dominus, RV 807 – Confitebor tibi Domine, RV 596 – Beatus vir, RV 795 – Laudate pueri, RV 600 – Lauda Jerusalem, RV 609 – Magnificat, RV 610 – Laetatus sum, RV 607

Maria Soledad de la Rosa, Mariana Flores, Caroline Weynants (sopranos), Joëlle Charlier, Evelyn Ramirez (altos), Fabián Schofrin (contre-ténor), Valerio Contaldo, Fernando Guimarães (ténors), Alejandro Meerapfel (basse), Lionel Desmeules (antiennes),Chœur de chambre de Namur, Les Agrémens, Leonardo García Alarcón (direction)
Enregistré en concert en l’église abbatiale d’Ambronay (2 octobre 2010) – 117’48
Album de deux disques Ambronay AMY 029 (distribué par Harmonia Mundi) – Notice trilingue (français, anglais et allemand) de Lionel Desmeules et Leonardo García Alarcón





Voici un superbe panorama, en deux disques seulement, de la musique sacrée d’Antonio Vivaldi (1678-1741) qui compte à son actif quantité d’œuvres religieuses et où le choix peut rapidement s’avérer difficile en raison notamment des diverses éditions pouvant exister d’une même œuvre. Reflet d’un concert enregistré dans le cadre du Festival d’Ambronay, ce disque a le double mérite de donner à entendre aussi bien des pièces célèbres que certaines plus confidentielles, que de livrer des interprétations enthousiasmantes au sein d’une discographie pourtant riche en références.


Le Deus in adjutorium ne laisse pas une impression impérissable: des cordes un rien acides, une voix au souffle court, autant d’éléments qui font craindre un vacillement généralisé. Heureusement, le Dixit Dominus change très rapidement la donne. Outre les versions numérotées RV 594 et RV 595, également dans la tonalité de majeur et fondées sur le Psaume 109, la version présentée ici du Dixit Dominus est la troisième de cette œuvre célèbre, datant vraisemblablement des années 1723-1725. L’instrumentarium est affiné au maximum (dans le passage «De torrente» où s’illustre un superbe archiluth), dominé par des cordes légères et expressives au possible; quant aux voix, elles sont magnifiques, qu’il s’agisse de la théâtrale Evelyn Ramirez dans le «Donec ponam», du parfait accord entre Mariana Flores (peut-être la vraie révélation de ces deux disques), Fabián Schofrin et Alejandro Meerapfel dans le «Juravit Dominus», ou du duo entre Mariana Flores et Caroline Weynants dans le «Gloria» conclusif.


Outre une version incomplète (le Confitebor tibi Domine RV 789), le Confitebor tibi Domine présenté ici est une pièce qui date de la fin de la vie de Vivaldi, vraisemblablement de 1739. Dès les premiers accords, on est immédiatement séduit, comme souvent chez Vivaldi, par l’alliance minimaliste entre voix et instrument de musique, en l’occurrence des hautbois et l’intervention successive, dans trois tessitures différentes, de Fabián Schofrin, Alejandro Meerapfel et Fernando Guimarães («Confitebor tibi Domine»). Leonardo García Alarcón dirige avec une justesse qui confine à la perfection chaque passage qui requiert l’intervention du Chœur de chambre de Namur avec l’ensemble Les Agrémens, toujours excellent. On appréciera tout particulièrement les passages «Intellectus bonus» et «Et in saecula saeculorum», ce dernier extrait illustrant parfaitement les lames de fond musicales endiablées que le Prêtre roux a pu composer dans un accès de folie créatrice. Dernière œuvre au programme du premier disque, le Beatus vir, qui a également connu plusieurs versions. Celle-ci se différencie des versions RV 597 (qui ne compte pas de basse parmi les solistes et qui comporte des hautbois dans l’orchestre) et RV 597 a, une autre variante. On admirera de nouveau les interventions solistes où s’illustrent notamment Mariana Flores («Exortum est»), Joëlle Charlier, Fabián Schofrin et Evelyn Ramirez.


Abondance de biens ne nuisant pas, voici l’une des cinq versions du Laudate pueri! Celle qu’il nous est donné d’entendre est la seule version qui soit dans la tonalité de do mineur, la version RV 601 étant en sol majeur, l’œuvre connaissant en outre trois versions toutes dans la tonalité de la majeur (RV 602, RV 602 a et RV 603). Mariana Flores séduit de nouveau pleinement dans son «Excelsus super» avant que la musique instrumentale de Vivaldi ne recèle des accents de franche modernité lorsqu’elle est réduite au minimalisme tout en finesse de Flavio Losco, konzertmeister des Agrémens, éclipsant même la voix de Maria Soledad de la Rosa dans le très pur «Quis sicut Dominus». Dans le Lauda Jerusalem, ce ne sont pas les solistes qui s’illustrent en premier lieu mais bien le Chœur de chambre de Namur, décidément d’une exceptionnelle qualité tout au long de ces représentations.


Autre œuvre au programme, le Magnificat, certainement une des œuvres chorales les plus célèbres d’Antonio Vivaldi. Elle a connu elle aussi de nombreuses variantes. Si celle qu’il nous est donné d’entendre date de la période 1720-1735, il existe également trois autres versions, toujours dans la tonalité de sol mineur, respectivement numérotées RV 610 a, RV 610 b (cette version datant peut-être des années 1713-1717) et RV 611 (cette composition plus tardive, datant de 1739, ayant omis les vents dans l’orchestre et préféré un seul chœur avec deux parties solistes). L’interprétation donnée ici frappe par son épure, par les tonalités diaphanes des voix qui se perdent doucement dans l’espace, la solennité du chant se doublant d’une émotion présente à chaque instant. On écoutera notamment le magnifique «Et misericordia», le «Sicut locutus» permettant de nouveau aux solistes de s’illustrer, accompagnés avec esprit par un orchestre à la fête (les hautbois!).


Quant au Laetatus sum qui conclut ce programme (il a vraisemblablement été donné en bis du concert capté lors du présent enregistrement), c’est une œuvre assez peu connue de Vivaldi, brève, qui date vraisemblablement des années 1713-1717. Sur un rythme trépidant des cordes, cette pièce achève un panorama de la musique religieuse de Vivaldi de tout premier ordre: une introduction idéale pour ceux qui souhaitent s’y plonger.


Le site du Festival d’Ambronay
Le site du Chœur de chambre de Namur et de l’ensemble Les Agrémens
Le site de Maria Soledad de la Rosa
Le site de Mariana Flores
Le site d’Alejandro Meerapfel


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com