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11/02/2011 Maurice Ravel : Tzigane – Sonate pour violon et piano n°2 – Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré – Sonate pour violon et violoncelle – Pièce en forme de Habanera – Sonate posthume pour violon et piano n°1
Sasha Rozhdestvensky (violon), Josiane Marfurt (piano), Michal Kanka (violoncelle)
Enregistré au Conservatoire de Prague (juillet 2011) – 65’48
Praga Digitals PRD/DSD 250 286 (distribué par Harmonia mundi)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade mélancolique, opus 26 – Valse-Scherzo, opus 34 – Souvenir d’un lieu cher, opus 42 – Humoresque, opus 10 n°2 – Andante funebre e doloroso ma con moto, opus 30 n°3 – Oh! Chante encore!, opus 16 n°4
Sasha Rozhdestvensky (violon), Josiane Marfurt (piano)
Enregistré à Moscou (octobre 2010) – 53’30
Delos DE 3413 (distribué par Abeille musique)
Etrangement, la notice (en français, anglais et allemand) se contente de préciser, mine de rien, que Sasha Rozhdestvensky est le fils de Viktoria Postnikova mais de toute évidence, le violoniste est né de l’union de la pianiste et du célèbre chef d’orchestre. Praga Digitals, l’excellent label fondé par Pierre-Emile Barbier, a eu raison d’ajouter ce violoniste à son prestigieux catalogue. Pour preuve, ce programme consacré à Ravel.
Le musicien affronte sans faillir les difficultés de Tzigane dont il livre une interprétation malgré tout plus somptueuse que passionnée. Une prise de son précise et aérée – marque de fabrique de cette maison – valorise le timbre de qualité supérieure cultivé par le violoniste et restitue fidèlement son jeu contrôlé jusque dans les détails. Bien que le «Blues» soit un peu terne, la Seconde Sonate pour violon et piano bénéficie d’une version raffinée et minutieusement conçue à laquelle la pianiste suisse Josiane Marfurt apporte son grain de sel. Grâce à la maîtrise de Sasha Rozhdestvensky et à l’éloquence de Michal Kanka, la Sonate pour violon et violoncelle évoque l’irrésistible mécanique de précision de ces automates dont Ravel raffolait – de la sécheresse sans aridité. Complété par des petites pièces de moindre importance (Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré, Pièce en forme de Habanera), le programme s’achève avec la Sonate pour violon et piano posthume : écrite à la toute fin du XIXe siècle, alors que le compositeur étudiait au Conservatoire, sa valeur ne doit pas être sous-estimée.
Au même moment, Delos sort un disque consacré aux œuvres pour violon et piano de Tchaïkovski par les mêmes interprètes. Le programme comporte des tubes bien connus (Sérénade mélancolique, Valse-Scherzo, Souvenir d’un lieu cher) mais aussi une première discographique : une transcription pour violon et piano de la mélodie « Oh! Chante encore! » que Sasha Rozhdestvensky a récemment découverte à la Bibliothèque nationale de France.
Bien que cette musique bénéficie d’une forte notoriété, l’écoute procure de réelles satisfactions. Cette interprétation creusée et perçue avec justesse témoigne d’intensité, de noblesse et ne franchit pas les limites du bon sens. Sasha Rozhdestvensky développe des teintes sombres, comme l’illustre la Sérénade, et déploie une ligne mélodique stable et éloquente. Dans de telles pages, valorisantes avant tout pour le violoniste, Josiane Marfurt parvient à susciter l’intérêt grâce à son inventivité et à l’excellente facture de son jeu. On peut donc se laisser tenter par cette nouveauté dotée d’une notice exclusivement rédigée en anglais.
Le site de Sasha Rozhdestvensky
Le site de Josiane Marfurt
Le site de Michal Kanka
Sébastien Foucart
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