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10/16/2011 Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition
Frédéric Chopin : Ballades n° 3, opus 47, et n° 4, opus 52 – Nocturne n° 13, opus 48 n° 1
Valentina Igoshina (piano)
Enregistré à Moscou (2004) – 63’14
Lontano (distribué par Intégral) – Notice de présentation en français, anglais et allemand
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition
Franz Liszt : Trois Etudes de concert: «Un sospiro» – Paraphrase de concert, d’après «Rigoletto»
Nobuyuki Tsujii (piano)
Enregistré au studio Teldex, Berlin (6-7 mai 2010) – 44’35
Challenge Classics CC 72526 (distribué par Intégral) – Notice de présentation en anglais
Rien de nouveau sous le soleil des Tableaux! La première de ces deux versions du chef d’œuvre pianistique de Moussorgski – celle de Valentina Igoshina – est en réalité la réédition d’une gravure moscovite de 2004. L’approche de la pianiste russe (née en 1978) est maîtrisée et sereine, mais aux «Promenade» bien pataudes répondent des descriptions plutôt longuettes («Il vecchio castello», «Tuileries», «Catacombae»…). Dans un contexte discographique surchargé, cette interprétation sans grande identité ne pèse pas lourd face à l’évidence insolente d’un Andsnes ou l’éloquence fulgurante d’un Horowitz. Le disque intéresse bien davantage par ses compléments, des Chopin (deux Ballades, un Nocturne) révélant une frappe plus riche et habitée, mais dont la tendance à l’alanguissement irrite quelque peu.
Challenge classics continue, de son côté, de publier les enregistrements du talentueux pianiste Nobuyuki Tsujii (né en 1988), dont la cécité n’empêchait pas le talent de s’épanouir dans son disque précédent (consacré à Rachmaninov et à Liszt). Légèrement plus allant et narratif que celui de Valentina Igoshina, son Moussorgski n’ennuie jamais, la fraîcheur juvénile et la simplicité probe du pianiste japonais étant en soi une source de réjouissance. Mais cet album a peu de chances de s’imposer dans la discographie des Tableaux d’une exposition, la vision restant ordinaire (un «Bydlo» dépeint au premier degré, une «Baba Yaga» sans arrière-plans) et n’évitant pas les chutes de tension («Il vecchio castello», «Samuel Goldenberg et Schmuyle», «La Grande Porte de Kiev»). Malgré deux compléments lisztiens (un «Sospiro» qui tourne parfois à vide, mais une Paraphrase sur «Rigoletto» pleine de vivacité), le minutage (moins de trois-quarts d’heure...) reste en revanche trop pingre.
Le site de Valentina Igoshina
Le site de Nobuyuki Tsujii
Gilles d’Heyres
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