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10/15/2011
Meredith Monk : Songs of Ascension

Meredith Monk & Vocal Ensemble, Quatuor Todd Reynolds, The M6, Montclair State University Singers, Heather J. Buchanan (direction)
Enregistré à l’Academy of Arts and Letters, New York (novembre 2009) – 67’39
ECM New series 2154 476 4307 (distribué par Universal) – Notice en anglais





C’est un ensemble bien curieux… d’ensembles de musiciens qui se sont associés pour confectionner ce disque comportant vingt plages assez brèves (en général autour de trois minutes), tantôt purement instrumentales ou purement vocales, tantôt associant percussions, cordes et voix conçues par Meredith Monk, compositrice mais plus encore chanteuse, danseuse, chorégraphe et réalisatrice américaine née en 1942. Il s’agit de pièces peu ou pas écrites, relevant clairement de l’avant-garde américaine, plus particulièrement new-yorkaise, proches de l’esprit du happening et finalement plus minimalistes que répétitives. On passera sur l’inspiration puisée dans un fatras post-soixante-huitard associant le bouddhisme comme les Psaumes et le rythme des saisons, celui-ci étant par exemple prétexte à des «variations», pour examiner la succession de clusters, d’ostinatos et de lamentos destinés, paraît-il, à élever spirituellement l’auditeur.


Même si l’on peut comprendre que les prestations relèvent plus du spectacle total et donc visuel et que le disque est du coup forcément réducteur, il faut bien reconnaître que la musique, qui doit être ici jugée pour ce qu’elle est, est vraiment très pauvre. Certaines plages font penser à du Arvo Pärt, d’autres à Steve Reich (City Life, 1995), à Karlheinz Stockhausen (Stimmung, 1968, ou Hymnen, 1967) d’autres enfin à Björk (notamment à l’excellent album Medulla de 2004) mais c’est tellement moins intéressant: aucune modulation ou surprise ne vient soutenir l’intérêt, tout est convenu, copié, simpliste voire naïf, étiré malgré la brièveté des pièces, et celles-ci tournent au total à vide. Les glissandos des voix et des cordes de la neuvième plage (Falling) sont sans doute un peu plus originaux que le reste mais demeurent noyés dans un album au total assez soporifique. On est loin du caractère hypnotisant des œuvres de Reich. Ce qui sauve le disque, c’est la prise de son, très claire et jouant sur la stéréophonie (comme Hymnen), et la qualité des instrumentistes et des voix, parfois proches du chant tyrolien et parmi lesquelles il faut mentionner celle de Meredith Monk, limpide et souple.


Le site de Meredith Monk


Stéphane Guy

 

 

 

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