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10/02/2011 César Franck : Sonate pour violon et piano (transcription de Jules Delsart) – Nocturne (transcription de Kniazev)
Eugène Ysaÿe : Berceuse, opus 20 – Poème élégiaque, opus 12 (transcription de Kniazev) Alexandre Kniazev (violoncelle), Plamena Mangova (piano)
Enregistré à la Salle Ravenstein, Bruxelles (octobre 2010) – 55’10
Fuga Libera FUG587 (distribué par Outhere)
Fuga Libera porte haut la bannière de la musique belge. S’il envisage de continuer sur cette lancée, le label a malgré tout du pain sur la planche tant la matière est vaste et négligée – un coup d’œil sur le site de la CEBEDEM suffit à s’en rendre compte. Pour l’heure, ce disque réunit, en toute logique, Franck et Ysaÿe et constitue, d’autre part, le premier enregistrement en duo de Plamena Mangova et d’Alexandre Kniazev, « véritable successeur de Mstislav Rostropovitch » comme l’avance sans vergogne la notice. Si le deuxième prix du Concours Reine Elisabeth de 2007 est bien représenté par cette entreprenante maison de disques (voir ici et ici), le violoncelliste effectue à cette occasion son entrée au catalogue.
Le Russe a réalisé des transcriptions pour son instrument d’une mélodie de Franck, Nocturne (1884), ainsi que de la Berceuse, à l’origine écrite pour un petit orchestre, et du Poème élégiaque (1892) qu’Ysaÿe a composé pour violon et dédié à Fauré. La transcription de Jules Delsart (1844-1900) de la Sonate pour violon et piano de Franck, réalisée avec l’assentiment de ce dernier, complète ce programme qu’agrémente un texte de présentation instructif, comme toujours, de Michel Stockhem. Décidément, ce pilier du répertoire des violonistes convient bien au violoncelle, notamment grâce aux teintes plutôt sombres de la partition. Les interprètes en proposent une version posée, aux tempi tranquilles, par moments contemplative, mais solidement tenue et expressivement bien dosée. Il règne entre eux une réelle connivence, le violoncelle chantant, ferme et souple de l’un s’alliant à merveille au piano éloquent, clair et richement timbré de l’autre.
Le Nocturne et la Berceuse présentent un intérêt forcément moindre, au contraire du Poème élégiaque qui se distingue sur le double plan harmonique et mélodique. Cet ouvrage, que Tedi Papavrami a enregistré récemment dans la version pour orchestre, annonce directement le Poème de Chausson dont il faut bien reconnaître que les thèmes et la structure imprègnent davantage la mémoire.
Sébastien Foucart
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