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09/18/2011
Claude Debussy: Sonate n° 3 pour violon et piano en sol mineur – Beau soir (arrangement de Jascha Heifetz) – Suite bergamasque: Clair de lune (arrangement d’Alexandre Roelens)
Richard Dubugnon: La Minute exquise – Hypnos – Retour à Monfort-l’Amaury
Lili Boulanger: Nocturne
Olivier Messiaen: Thème et variations
Gabriel Fauré: Après un rêve, opus 7 n° 1
Maurice Ravel: Sonate pour violon et piano n° 2 en sol majeur

Janine Jansen (violon), Itamar Golan (piano)
Enregistré au Studio Teldex, Berlin (mai 2010) – 69’41
Decca 478 2256 (distribué par Universal) – Notice en anglais, allemand et français





Comme cela est de plus en plus fréquent, aucun compositeur n’est indiqué sur la pochette du disque: n’y figurent que le nom et la photographie de la charmante et jeune violoniste néerlandaise Janine Jansen, née en 1978, puis en plus petites lettres le titre de l’album – Beau soir – et enfin en lettres encore plus réduites le nom du pianiste israélien d’origine lituanienne mais enseignant en France Itamar Golan (né en 1970), sur lequel la notice ne dit au demeurant pas un mot. Pourtant pas moins de six compositeurs différents, quoique tous français, sont représentés dans ce disque. Il s’agit donc avant tout d’un album-portrait d’une artiste, assurément aussi brillante qu’éclectique.


Les duos ne sont classés ni par auteur ni par ordre chronologique mais suivent, d’après la notice, essentiellement et curieusement consacrée aux réponses du compositeur franco-suisse Richard Dubugnon (né en 1968), à quelques questions de la violoniste, et non l’inverse, le fil conducteur de la nuit, du soir au clair de lune, passant du rêve au réveil.


Pourtant les interprétations sont moins déséquilibrées que l’on pourrait le craindre et les compliments doivent en vérité être équitablement répartis entre les deux interprètes. L’ensemble est indéniablement marqué d’une maturité certaine et le duo fonctionne bien même si le violon, exemplaire, d’une belle ligne, fait parfois preuve d’une certaine froideur, que ne parvient pas à cacher un enregistrement au plus près.


Dans le premier duo, celui composé par Claude Debussy (1862-1918) un an avant sa mort, on admire surtout les glissandos délicats de la violoniste et si le deuxième mouvement paraît bien peu fantasque, le final est parfaitement mené. Dans le très bref Beau soir (1891), arrangé par Jascha Heifetz et qui fournit le titre à l’album, la violoniste accuse quelque peu les traits mais elle fait preuve d’une infinie délicatesse dans l’excellente adaptation pour violon et piano du «Clair de lune» de la Suite bergamasque (1890) par Alexandre Roelens. L’ennui s’installe ensuite avec les trois pièces composées spécialement par Richard Dubugnon pour l’album où la vacuité rejoint la banalité la plus consternante. Ces duos sont néanmoins heureusement séparés par des pièces certes inégales mais bien contrastées: un superbe Nocturne (1911) de Lili Boulanger (1893-1918) tout d’abord, dont il existe d’ailleurs plusieurs versions (pour flûte et piano notamment), le Thème et variations (1932) d’Olivier Messiaen (1908-1992), œuvre de jeunesse un brin bavarde où le style du maître n’est pas encore formé, une courte pièce de Gabriel Fauré (1845-1924), Après un rêve (1878), célèbre mélodie sur un poème toscan traduit par Romain Bussine. L’interprétation est toujours d’une belle facture même si la retenue paraît bien excessive, notamment dans les variations d’Olivier Messiaen, la plus longue des pièces de l’album. L’engagement et l’intensité rythmique de Martha Argerich et Gidon Kremer y sont par exemple beaucoup plus convaincants (DGG). Finalement, c’est peut-être la dernière pièce, la très expressive Seconde Sonate (1927) de Maurice Ravel (1875-1937), qui est la mieux réussie, entre élégance, déhanchements et ironie mordante. La violoniste, constamment élégante et précise, y déploie une belle palette de couleurs. Sa fantaisie est là encore par trop bridée mais ses glissandos sont, à nouveau, vraiment superbes. On ne saurait pour autant omettre de mentionner l’accompagnement exemplaire du piano tantôt inquiétant tantôt espiègle d’Itamar Golan.


Le site de Janine Jansen


Stéphane Guy

 

 

 

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