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09/13/2011 Vincent d’Indy: Symphonie sur un chant montagnard français, opus 25
Camille Saint-Saëns: Symphonie n° 2, opus 55
Ernest Chausson: Soir de fête, opus 32 Martin Helmchen (piano), Orchestre de la Suisse Romande, Marek Janowski (direction)
Enregistré au Victoria Hall, Genève (juillet 2010) – 62’
SACD Pentatone Classics PTC 5186 357 (distribué par Codaex)
Voici un programme original qui montre la richesse et l’originalité dont fait preuve la musique française. De ces trois œuvres, la Deuxième Symphonie de Camille Saint-Saëns est la seule œuvre à respecter une structure classique en quatre mouvements. Le premier avance avec une pulsation beethovénienne tandis que le Prestissimo final est un cousin proche du Saltarello de la Symphonie Italienne de Mendelssohn. Si la liberté de forme et les audaces harmoniques poème symphonique Soir de fête sont prémonitoires de Debussy et Ravel, on peut se demander ce qu’Ernest Chausson connaissait de la musique russe tant les premières pages présentent des couleurs fortes. Quant à la Symphonie sur un chant montagnard français de Vincent d’Indy, que peut-on dire si ce n’est de constater l’originalité profonde de l’œuvre, tant par sa forme, son ambition ou son orchestration.
Ces pièces sont servies avec brio par un Orchestre de la Suisse Romande particulièrement bien capté, à se demander où les ingénieurs du son ont placé les micros qui nous offrent un son plus équilibré et plus clair que ne le réserve habituellement l’acoustique souvent plate de la salle du Victoria Hall.
La Symphonie de Saint-Saëns s’avère nerveuse et aérée. Marek Janowski, qui s’était déjà illustré dans un précédent enregistrement de la Symphonie de Chausson, trouve ici de très beaux phrasés et surtout une longueur de ligne dans la partie centrale de l’œuvre. Il est également familier de l’œuvre de d’Indy qu’il a déjà gravée lors de sa période parisienne avec le Philharmonique de Radio France et Catherine Collard en soliste. Cet enregistrement particulièrement brillant doit beaucoup au piano de Martin Helmchen. Intégré avec beaucoup de soin au sein de l’orchestre, le pianiste allemand fait preuve d’une grande vigueur rythmique et surtout d’une finesse de toucher, mais ce sont les vents, bois et cuivres qui brillent avec éclat dans cette partition si colorée.
Voici donc un enregistrement orignal et de grande qualité qui vient s’ajouter à la discographie récente fort riche de l’OSR que ce soient les Concertos pour violon de Bartók ou l’intégrale en cours des Symphonies de Bruckner avec son chef actuel ainsi que chez Decca pour un récent récital du ténor Joseph Calleja. Dans les conditions actuelles, où la majorité des ensembles doivent se contenter de prises de concerts édités sous leur propre label, c’est à se demander si l’OSR ne serait pas, de notre époque, l’orchestre qui est le plus familier des studios d’enregistrement dans des conditions d’antan.
Antoine Leboyer
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